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lundi 9 avril 2018

Amant

Sur le conseil de Joanna, l'animatrice du cercle de lecteurs/trices de l'Institut français, j'ai lu hier le roman d'Eric Reinhardt, L'amour et les forêts, NRF, 2014.  C'était intéressant de voir l'action de ce roman se dérouler dans des coins que je connais bien : Metz, Luxembourg, Strasbourg, Paris. L'auteur évoque même, à un moment donné, le train de 18h40 qui part de la gare de l'Est pour Luxembourg et qui s'arrête effectivement à Metz, train que j'ai souvent pris moi-même pour aller à Luxembourg. Le roman de Reinhardt est très bien écrit. Il décrit une vie de couple pourrie par la routine et les remarques blessantes de l'homme, ses gestes machistes inconvenants et parfois violents, le sentiment d'emprisonnement dans la médiocrité que la femme ne cesse d'avoir et qu'elle va briser en se lançant dans l'aventure de l'amant d'un jour, dans une petite maison en lisière de la forêt dans les environs de Strasbourg. En lisant ce livre, on ne peut guère ne pas penser à L'amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence publié en 1928. Sauf que dans le roman d'hier, l'aventure ne dure qu'une seule journée, mais elle imprègne l'ensemble de l'œuvre. J'ai trouvé sur internet une maison qui pourrait être celle de cet amant d'un jour.

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Je viens de lire le dernier roman de Cyril Dion, Imago (Actes Sud, 2017), et malgré un  a priori très favorable —Cyril Dion est le coréalisateur du film Demain— j'ai été très déçu par ce livre qui, pourtant, traite d'un sujet qui me tient à cœur : le conflit israélo-palestinien. Enfin, non... il ne traite pas de ce thème, mais celui-ci sert d'arrière-plan et de fil conducteur pour une fiction entre un frère palestinien, qui veut commettre un attentat à Paris et son demi-frère, qui voudrait l'en empêcher. J'ai trouvé ce roman mal construit et embrouillé, rempli de détails qui ne servent à rien, terni par une histoire parallèle qui implique l'ambiance d'impuissance administrative d'une ONG humanitaire quelconque, bref, un texte dont je ne recommande pas la lecture. Le titre fait penser à une affaire psychanalytique à l'image d'une revue du même nom mais, comme l'auteur ne manque pas de le souligner au début, "Imago désigne le stade final d'un individu dont le développement se déroule en plusieurs phases (en général, œuf, larve et imago)." Maintenant il faudrait savoir comment ce titre énigmatique s'articule au texte, sans trop se contorsionner l'esprit. Pas facile.

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