Plusieurs réveils au cours de la nuit. Des traces de rêves, oubliées. Beaucoup de bruit dans le ciel, un bruit d'avions. Ils sont nombreux à traverser le ciel de Lisbonne aujourd'hui. Ce soir, dans l'un d'eux, ma soeur Martine que j'irai chercher à l'aéroport, après ma séance radio, la dernière de cette troisième semaine de traitement. Samedi et dimanche, relâche pour mon corps. Mes deux autres soeurs viendront demain samedi. Beaucoup de gaieté en perspective.
Le ciel est couvert. On dit ça, mais au fond, c'est plutôt la terre qui est couverte de nuages. Le ciel, lui est toujours ouvert sur l'infini. Nadal a gagné sa demi-finale contre Djokovic. Malheureusement, je ne peux pas suivre les matchs à la télévision. Dommage.
La fatigue ne me lâche pas. Même après une sieste de deux heures, je me relève, fatigué. Pourtant, j'essaye de m'économiser un maximum.
Ce qui est fatigant, c'est cette impression permanente d'inconfort. Mon corps n'arrête pas de se signaler à mon attention. Assis, debout, couché, sur le dos, allongé sur le flanc droit, gauche, je devrais me mettre sur la tête peut-être pour donner aux tissus de nouvelles options de relâchement optimal. Je vois le Tejo de la fenêtre de mon bureau, tout au fond de la fenêtre, qu'une ligne de toit oblique traverse au premier plan, de gauche à droite. Plus loin, les maigres griffures d'un couple d'antennes télé, que le vent fait osciller légèrement, leur donnant une sorte de vie, veulent s'agripper aux nuages dans un fantasme d'échassier. Les avions traversent un ciel tourmenté qui en profite pour se racler bruyamment la gorge. Dans quelques minutes, je vais aller chercher Isabel. Affronter les sens obligatoires de Lisbonne en essayant de déjouer les détours qu'ils nous imposent. Mais c'est peine perdue. Les voitures se mettent les unes derrière les autres et bougent lentement comme sur des rails invisibles.
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