J'ai longuement dormi aujourd'hui. Je présume que c'était lié à la fatigue de mon opération d'hier et à l'anesthésie générale. On ne peut pas s'empêcher de se demander ce qui est arrivé pendant ce temps d'inconscience qui met notre corps à la disposition de toutes les manipulations possibles et imaginables et dont il ne peut pas se souvenir. Je ne pense pas avoir des tendances paranoïaques et je n'imagine pas de choses horribles. Mais voilà : on se réveille et on sait que le corps que nous habitons bien tranquillement sur un lit d'hôpital entouré d'infirmières diligentes et attentives, on sait que ce corps si calme entre les draps, est passé à travers une tempête de gestes... Le médecin vient à votre chevet. Il arbore un sourire rassurant — le fameux sourire du médecin qui revient d'une exploration aventureuse (c'est ce que ce sourire vous fait croire) —, et vous assure que tout s'est bien passé. Qu'il a identifié une demi-douzaine de polypes qu'il a proprement retirés — je ne peux pas m'empêcher de penser à une balade aux champignons et j'imagine son panier plein de polypes appétissants — et dont il faudra faire la biopsie pour voir si ce ne sont pas des champignons vénéneux — oh pardon, des polypes cancereux.
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