De ta bouche glisse
Une coulée de fraîcheur
En moi. Quel plaisir !
Les livres sont des objets très particuliers. Ils ont chacun une apparence extérieure singulière qui fait qu'on peut les reconnaître facilement au milieu d'une foule d'autres livres : là, je l'ai trouvé, je n'ai même pas eu besoin de déchiffrer son titre, c'est comme s'il avait un visage. Il est vrai que parfois, le livre que l'on cherche se cache, on ne le trouve pas tout de suite, au premier coup d'œil, non pas parce qu'il n'est pas à sa place —les livres n'ont pas de véritable place, bien à eux— mais parce que je ne le vois pas, peut-être que je le confonds avec un autre en ce qui concerne l'apparence extérieure justement, de la même manière que l'on croit reconnaître des gens que l'on n'a jamais rencontrés. Il y a confusion. Mais là où le livre se distingue vraiment de n'importe quel autre objet, c'est l'existence de l'intérieur du livre, un intérieur à découvrir lentement et qui, selon le papier et l'encre, sent quelque chose. On pourrait comparer le livre à un fruit quoiqu'on ne puisse guère faire avec l'intérieur d'un livre la même chose qu'avec l'intérieur d'un fruit, qui disparaît après qu'on l'ait mangé. Et une bibliothèque ne ressemble guère à une coupe de fruits. Même sur cette photo que je viens de prendre et qui n'est pas d'une très grande netteté, je reconnais Taton, vers la droite, Marx, presqu'au centre, etc.
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