La journée d'hier a été une journée triste. L'hôpital, évidemment. Il faudra que je publie une photo de cet hôpital immense et gris. L'attente, certes. Mais généralement, je prends un livre et je passe le temps à lire. Mais là, pour des raisons que j'ignore et bien que j'avais avec moi un excellent livre, je ne l'ai pas ouvert. J'ai rongé mon frein pendant les trois heures d'attente, avec des pensées en circuit fermé, si je puis m'exprimer ainsi. Impossible de lire, impossible de penser à quoi que ce soit de manière un peu positive. Renfrogné jusqu'à l'os, malgré les bonnes nouvelles qui me parvenaient : le succès de Sasha en philo, de Théo à l'Ecole internationale... Le rêve que j'avais fait la nuit d'avant me trottait dans la tête avec cette veste vert pâle, légèrement fluo, que j'essayais et qu'il fallait raccourcir pour me retrouver, tout de suite après, avec un manteau, de la même couleur vert pâle, vert pomme à vrai dire, qui me descendait jusqu'aux pieds, un manteau qui, sauf pour la couleur, ressemblait au manteau roux que mon père avait acheté dans les années 50 et que je trouvais ridicule. Evidemment, je ne pouvais pas manquer de penser au roman écrit par mon père,
L'Homme au manteau vert pomme, publié chez Dupuis (Bruxelles) en 1951 —mais publié auparavant également, en 1942 semble-t-il, aux éditions G.I.G. à Bruxelles—. J'ai toujours aimé ce titre de polar de mon père. Malheureusement, l'écriture ne tient pas les promesses du titre. Mais je vais quand même jeter un nouveau coup d'oeil sur ce roman.
Voici le passage où mon père parle de ce manteau :
"La porte s'ouvrit aussitôt. Un homme passa le seuil que M. Stockfield jugea d'un seul coup d'oeil. Il pleuvait à torrents dans la rue, mais le manteau de l'homme n'était pas mouillé ce qui donnait à penser qu'il descendait d'une voiture automobile. De plus, l'oeil était tout de suite attiré — je dirai plus, captivé — par la teinte du manteau de l'homme. Le tissu était d'un magnifique vert-pomme comme jamais auparavant M. Stockfield n'avait eu l'occasion d'admirer. (p.4)
[...]
L'homme s'était laissé tomber dans un des fauteuils de cuir qui se trouvaient là. Il resta un moment silencieux, tressaillant aux bruits de la rue, semblant s'efforcer de mettre un peu d'ordre dans ses idées, puis brusquement, il releva la tête et, regardant Stockfield dans les yeux, murmura d'une voix sourde :
— Je suis perdu, monsieur." (p.5)
La suite n'est pas inintéressante dans le cadre de ce blog consacré aux mésaventures de Dudule. Cet homme au manteau vert-pomme est une sorte de bouc émissaire que Scotland Yard cherche à arrêter alors que les véritables bandits, qui complotent pour supprimer les forces policières du royaume, sont tous vêtus de manteaux vert-pomme. Bref, il y a prolifération de manteaux vert-pomme à tel point que Stockfield, le détective qui est sur la piste des bandits, s'est lui aussi déguisé en enfilant un manteau vert-pomme !
Fantastique ce titre, cette photo ... moi aussi ce titre m'avait captive l'imagination, moi aussi j'ai fait le lien avec le manteau roux! Bob w.e
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