Cette lecture me relance dans mes réflexions sur l'écriture, ce qui est bienvenu pour que je puisse terminer l'article que j'ai promis à notre ouvrage collectif, Le Chaos des écritures. Mais, dimanche, je retourne à Luxembourg. Ce sera ensuite Paris, le séminaire sur David Abram, Joëlle, la famille et... Noël.
Aujourd'hui, je reçois à nouveau Z. à déjeuner. J'ai prévu des pâtes au pesto. J'espère que cela lui conviendra.
Lisbonne est une coupe pleine de nuages mousseux, dont certains, rose-foncé, font espérer la venue du soleil dans un monde encore très sombre derrière la fenêtre de mon bureau.
* * *
Je viens de terminer Badenheim 1939. C'est un roman très étrange, une écriture elliptique qui nous fait vivre au fil des pages une sorte de pressentiment dont les latences variées constituent un relief, avec des hauts et des bas, des moments qui le précipitent pour l'étouffer aussitôt dans les activités quotidiennes d'un monde presque normal, disons, vraiment normal, c'est-à-dire complètement anormal dans sa légèreté, dans une superficialité dont on ne prend conscience par intermittence que sur fonds de ténèbres inconnues et inquiétantes sans qu'il y ait lieu d'être vraiment inquiet. Le festival doit se dérouler à Badenheim comme tous les ans, malgré les petites anomalies de la préparation, des anomalies qui rendent précisément les choses normales tout en générant ce vague pressentiment qui n'a rien à se mettre sous la dent et qui, pourtant, grignote notre attention, comme un rat invisible s'en prendrait au livre qu'on est en train de lire.
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