Un puissant rêve érotique cette nuit avec une femme nommée Agathe qui ne me rappelle personne du passé. Rêve dont je me suis réveillé avec l'arrivée de Charlotte dans la chambre. Elle venait de faire un cauchemar et voulait être rassurée auprès de sa maman. Donc nous étions à trois dans le lit. Pas pour longtemps car, une heure après, je me levais pour la méditation et les "gestes quotidiens" (voir l'un de mes posts précédents) qui définissent l'entame de mes journées à Lisbonne.
Après ma douche, aujourd'hui, j'entendais réellement les battements de mon coeur, à tel point qu'au début, je me demandais d'où venait ce bruit sourd et régulier pour m'apercevoir avec étonnement que c'était de l'intérieur de mon corps que cela provenait. Un peu comme dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné, quand à la fin du film, le diable, juste après avoir changé les amants en statues de pierre, se repaît du silence qui l'entoure ("J'aime le silence", dit-il dans mon souvenir) jusqu'à ce que tout à coup, il fronce les sourcils : "Qu'entends-je ?", il s'approche des statues et, posant son oreille sur la poitrine pétrifiée de l'amant, il perçoit le battement de leurs coeurs, ce qui le met dans une grande colère, mais son fouet ne peut plus rien contre la pierre. Jules Berry est magnifique dans cette scène très particulière. A revoir, à la prochaine occasion !
En attendant, Lisbonne s'est réveillée aujourd'hui dans un coton d'une épaisseur jamais vue auparavant. Je ne distingue presque plus rien par la fenêtre de mon bureau. Certes, je vois encore les silhouettes décharnées de ces antennes de télé anachroniques qui tremblent comme des mains de vieillards, comme pour agripper, au moment de mourir, le vide de la grisaille. Et à un mètre à peine, mon regard saute par dessus le bord de la pente d'un toit qui traverse en oblique rouge, de gauche à droite, l'ouverture vers le dehors.
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