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mercredi 31 décembre 2014

Le dernier jour de 2014

Voilà. L'année s'achève à Lisbonne avec un soleil radieux. Il fait froid, certes, et même très froid mais la lumière est si belle qu'on oublie vite les désagréments de l'hiver. Nous recevons une quinzaine d'amis ce soir pour le réveillon. En lisant l'actualité, on ne peut qu'être effaré par les nouvelles du monde : la résolution de paix demandée par la Palestine refusée par le Conseil de sécurité, l'augmentation constante des inégalités, les femmes Yésidies violées par les hommes de Daesh, Alexei Navalny arrêté par Poutine, etc., etc. Bref, une actualité bavarde et sinistre.

Je continue ma série de verbes. Voici l'un des derniers que j'ai écrits.

Taire

Taire c’est ne pas dire cela précisément qui devrait ou pourrait être dit, c’est s’imposer un silence bien particulier, un silence qui demande une sorte d’effort car les mots sont prêts, ils sont déjà là, au bord de l’aire de Broca. Pas encore au bord des lèvres. Non ! Ils s’agitent dans une obscurité émotionnelle qui n’arrive pas à accueillir la moindre lueur de pensée. Il n’y a rien à dire mais ce rien est comme une boule dans la terre du cerveau. Une boule de terre en soi.

Sous sa forme réfléchie, « se taire », le verbe pourrait s’écrire autrement : se terrer, camper dans les prés du silence, jouir de cette solitude provisoire qui doit nous réapprendre l’obligation de la parole en contemplant des fleurs. Se terrer dans les  plis de la souffrance aussi. Il tait le nom de ses camarades ou de ses complices. Il s’est tu jusqu’au bout. Il s’est tu et le silence l’a tué. Il s’est tu pour toujours. 

Le silence force le respect, celui que l’on doit à tout mystère, même si le taiseux choisit à tout instant de ne pas dire ce qu’il pourrait dire. Il refuse quelque chose, cette présence particulière et pourtant si banale qui vous fait exister dans les mots dont tout le monde se sert tout le temps pour dire le rien du silence, justement. 

2 commentaires:

  1. A Strasbourg l'année s'achève avec quelques plaques de neige sur les toits. Il fait assez froid aussi ; mais c'est normal, nous sommes en hiver.
    A tes amis, à Pierre-Yves et Pascal s'ils sont encore à Lisbonne, à Charlotte et Isabel et à toi, BONNE ANNEE 2015 !!! Surtout bonne santé !!!
    Merci d'avoir repris ton blog et de le continuer. J'aime bien ce rendez-vous journalier avec quelques-unes de tes pensées.
    Bons baisers à tous ;-))

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  2. Oui Pierre-Yves et Pascal sont encore avec nous jusqu'au 9 janvier. Nous venons de passer une soirée agréable et chaleureuse. Merci pour ton commentaire. A toi aussi Françoise, je souhaite une bonnet heureuse année 2015.

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