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samedi 4 avril 2015

Peniche

Le soleil vient de se hisser au dessus de la rangée d'arbres qui barrait l'horizon. Il arrose de lumière dorée quelques nuages gris d'altitude.

Hier soir, nous sommes allés manger à Peniche, à 24 km environ d''Obidos.

Mon corps ne se sent pas très bien. Epaule et jambe gauches handicapées par des nerfs, des vaisseaux ou des tendons fatigués. Même au lit, on ne sait pas comment se tenir pour que toute la chair se repose, tranquillement sans avoir à craindre un faux mouvement quelconque.

Nous sommes toujours dans cet hôtel dont le luxe fait un peu pitié : des moquettes très épaisses mais mal entretenues, des bois précieux mais en couches très fines, etc. L'hôtel est à l'image du monde d'aujourd'hui : pas très cher, comme s'il s'apprêtait de lui-même à ce qu'on puisse le perdre plus facilement qu'avant, sans regret. Comme ces gens qui, sentant qu'ils vont mourir, préparent leur entourage en devenant de plus en plus insupportables, pour que personne ne les regrette. "—Ouf !" pense-t-on d'eux quand ils sont partis. Ce n'est pas pensé aussi clairement que peut le faire croire le mot écrit qui, lui, a besoin de tous ses atours (son orthographe, son point d'exclamation, sa brièveté évocatrice, etc.) pour exister, même si sa référence émotionnelle est bien plus confuse, en demi-teinte, à peine avouée dans le silence de notre intériorité neuronale. "—Ouf !" Le soulagement ne vise ici que la fin de ma phrase, en attendant plus grave...

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