Lire
Lire, c’est lier. Luein en grec. L’écriture me tient,
les yeux bien serrés. Je la déroule et elle s’enroule, elle m’enroule,
m’enrôle, m’enrobe, me gobe et m’entiche, m’emprisonne dans un infini dont elle
revendique le monopole. Elle a parfois des griffes qui m’égratignent la rétine.
Elle fait aussi le dos rond, quand elle me jette ailleurs, dans d’autres
pensées tout en laissant mes yeux poursuivre dans sa lancée, comme les ailes d’un
avion sans pilote, un avion de papier. Qu’ai-je lu ? Les mots sont tombés
dans le vide, suspendus néanmoins à un fil.
Ce texte est encore en chantier. J'aurais bien d'autres choses à dire sur ce verbe. D'ailleurs c'est vrai de tous les verbes que j'aborde de cette manière. J'essaye de les prendre par un bout, un petit bout mais je ne tiens pas à ce que toute l'histoire et la philosophie du monde y soient attachées et qu'elles viennent avec. Il faut suspendre l'écriture. La laisser en suspens, pour la reprendre ailleurs, avec un autre verbe. D'ailleurs mes petites histoires se répondent assez bien les unes aux autres à travers des mots et des personnages. J'adore impliquer Alexandre le Grand dans mes textes. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Peut-être l'ai-je connu dans une vie antérieure. C'était quelqu'un de difficile à supporter. A la fois capricieux et prétentieux. Comme beaucoup de "grands hommes". Pas tous, cependant.
Cette nuit, en rêve, je me suis de nouveau cassé la figure à vélo. Un beau vélo presque neuf. J. était là mais s'est enfuie comme si elle ne voulait rien en savoir. Ça se passait à la Robertsau, à Strasbourg et je suis entré violemment dans un grillage. Mon genou a été salement écorché. Je saignais.
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