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mercredi 18 février 2015

Escortable ?

Malade comme un chien, oui ! Nez, gorge, oreilles, poumons s’entendent à merveille pour recevoir les microbes et leur faire une place de choix dans mon corps. Pourtant ma nuit a été bien meilleure que celle d’hier. 

En effet, hier après-midi alors que je venais de rentrer avec des courses, j’entends frapper à la porte. « —Qu’est-ce que c’est ? » demandai-je, intrigué par une telle visite dont je n’imaginais absolument pas la nature : voisins, gendarmes, représentants de marque, agence de location, que sais-je ? Derrière la porte j’entends de vagues grognements humains. J’ouvre, bien entendu, et je vois deux hommes venus me livrer un nouveau lit à deux places pour le salon, afin de remplacer la mauvaise couche que j’utilisais jusque là.  J’ai en effet beaucoup mieux dormi aujourd’hui, me réveillant quand même toutes les heures, ce qui me permettait de renouveler les prises de médicament.

La personne qui m’a installé le lit était très ouverte et, pendant qu’il travaillait, il m’a raconté sa vie . Il avait été gendarme pendant 19 ans. C’était un motard , l’un de ces motards que l’on voit défiler sur les Champs Elysées, à la tête de sa compagnie dont le boulot était d’escorter les personnalités. Il y a quelques années, il avait été désigné pour escorter Edouard Balladur. Il était à la tête du V composé de huit motards, quatre de chaque côté, roulant à 130-140 km/h. Tout à coup, ils se trouvent à proximité d’un bus qui, sans doute, fait une fausse manoeuvre. C’est l’accident. Mon motard passe sous le bus avec sa moto. Heureusement il glisse entre les roues et se retrouve plus loin sans la moindre égratignure mais durablement choqué par l’événement. Il sera dans le coma pendant plusieurs jours. En tout cas, le voilà pensionné à 39 ans, car il n’a pas pu continuer son travail de gendarme d’escorte.  Maintenant, il installe du mobilier dans des appartements de touristes.

Quand il est entré dans l’appartement, l’homme m’avait regardé avec insistance, disant : « Je vous ai déjà vu quelque part ! N’êtes-vous pas passé à la télé ? » Mes souvenirs de télé avec Jean Bricmont  n’étaient pas glorieux. Mais non ! ce n’était pas ça. Bref, j’avais la tête d’une personnalité escortable, « genre » Balladur.  Je n’ai pas pris ça pour un compliment évidemment.

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