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dimanche 1 février 2015

1er février : Carl Djerassi

J'apprends la mort de Carl Djerassi, un chimiste fameux, mélomane, amateur d'art (Klee) et écrivain, dont je viens de relire la biographie succincte publiée par Le Monde. J'avais lu Oxygène, dont Guy Ourisson m'avait passé une copie en anglais pour me demander mon avis sur la pièce. J'avais exprimé quelques doutes sur la qualité purement littéraire de l'oeuvre mais le propos était intéressant. En tout cas, c'est une grande figure de la chimie moderne qui disparaît ainsi, un grand séducteur de femmes aussi.

Hier soir, nous avions quarante personnes à la maison pour entendre l'horoscope de l'année qui vient, par une spécialiste qui, dans la vie, est professeur de physique. En tout cas, une femme très intéressante. Comme je ne comprenais que le quart de ce qui se disait, je suis allé me coucher à minuit. Mais la soirée s'est poursuivie jusqu'à trois heures du matin apparemment, de façon assez calme en tout cas, puisque je n'ai pas été dérangé.

Ce matin, je discutais avec Isabel du statut étrange de l'astrologie. Certes, l'astrologie met en oeuvre des croyances et, qui plus est, ces croyances ont manifestement une dimension identitaire très marquée. Mais que se passe-t-il quand je dis que je suis Verseau ? Je convoque un discours sur mon caractère, ma personnalité, mes goûts, mes affinités électives, mes préférences, mon mauvais sens des affaires, etc., bref un discours qui me pose à côté de moi-même, avec une sorte de décalage qui fait que je n'y crois qu'à moitié, une moitié qui, d'ailleurs, peut changer selon le contexte de mes humeurs. Au fond, j'aime assez ces "demi-croyances" qui n'ont rien à voir avec le doute. Les croyances religieuses ne vont pas par moitiés. Elles exigent l'adhésion. Assaillies par le doute, elles génèrent de l'angoisse. Elles sont collantes, ce qui n'est absolument pas le cas des demi-croyances mises en scène par l'astrologie et relayées par une sorte de superstition légère.
Hier soir, à la discussion à laquelle je n'ai pas participé, il y avait les sceptiques. Ceux qui dénonçaient le caractère non-scientifique des énoncés astrologiques et qui, à partir de là, affirmaient clairement leur incroyance. Mais cette attitude ne me parait pas plus juste que celle que sous-tendrait une adhésion complète, analogue à celle que le dogme religieux impose. On ne peut pas dire : "Je suis Verseau", comme on dit : "Je suis catholique" ou "Je suis musulman".
"Je suis Verseau et je m'entends bien avec les Lions." Il est peu probable qu'on entende un jour : "Je suis catholique et je m'entends bien avec les musulmans". A méditer.

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