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mercredi 4 février 2015

Moosbrugger

Il est 7h30 à Lisbonne. Le ciel est de nouveau magnifique, espionné à l'horizon par quelques formations nuageuses gris foncé, bien découpées dans l'orange d'un ouest parfaitement pur de toute mauvaise intention météorologique.

Dans L'Homme sans qualités, je suis arrivé à la description du personnage de Moosbrugger dont Patrice disait que c'était moi. Il faudra que je lui demande de préciser sa pensée car je ne me sens guère Moosbrugger. Je pense que dans la scène que le roman avait produit dans sa tête, il se réservait le rôle d'Ulrich, l'homme sans qualités précisément. Je me demande vraiment ce qui, chez moi, lui faisait penser à ce personnage singulier du roman de Musil, ce géant aux épaules larges et puissantes, qui se rend coupable du meurtre d'une femme cherchant à le séduire. Un fou se réclamant comme tel à la fin de son procès et dont Ulrich demande la grâce pour des raisons assez mystérieuses. Bref, j'ai du mal à m'identifier à ce personnage énigmatique. A moins que ce soit justement cette dimension énigmatique qui ait poussé Patrice à le reconnaître en moi ?

Ce qui change un peu le regard que j'ai sur moi-même c'est aussi cette précision de l'heure de ma naissance que j'ai découvert dans un témoignage de ma mère sur la manière dont elle me mit au monde, le 2 février 1942, vers 16h, écrit-elle. Du coup je deviens Verseau, ascendant Cancer alors qu'Irène m'a toujours cru "Verseau ascendant Poisson". Ça change tout, évidemment ! Irène m'a envoyé une interprétation de ma nouvelle carte astrologique effectuée par un spécialiste américain, si je ne me trompe pas. J'en prendrai connaissance tout-à-l'heure avec tout le recul nécessaire pour maintenir cette attitude de n'y croire qu'à moitié, comme je le disais dans un message précédent. D'ailleurs est-ce bien d'une croyance, d'une demi-croyance, qu'il s'agit ?

A voir aujourd'hui : les magnifiques dessins de François Boucq sur le procès du Carlton, publiés par Le Monde.


3 commentaires:

  1. Tu n'as rien de Moosbrugger, qui n'est pas un personnage d'ailleurs mais le support énigmatique d'une "cause" presque arbitraire pour Ulrich. L'astrologie : voilà pour moi une authentique énigme, ou plutôt peut-être le support énigmatique d'une envie de croire, si possible appliquée de la manière la plus arbitraire à l'objet le moins croyable possible.

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    1. Chère Joëlle, j'adore ton point de vue sur l'astrologie qui rejoint d'ailleurs le mien de façon très convaincante. Quant à Moosbrugger, peut-être que Patrice me donnera la clef de l'énigme !

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    2. Oui, je me demande vraiment pourquoi il t'associe à Moosbruger, aucun rapport. Dans l'Homme sans qualités, il y a cette envie d'être dans la préparation d'un évènement qui va peut-être générer de l'activité de gestion et d'organisation indépendamment des objectifs (le jubilé), et permettre aux choses d'advenir par la seule forte des contraintes et des enjeux périphériques un peu forts (ceux du banquier par exemple). Je trouve qu'on est là-dedans, dans cette frénésie qui consiste à "meubler" par le jeu des intérêts privés et locaux un énorme vide laissé par l'idée même de projet.

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