C’est dès 9 heures du soir que ces bouts de lumière que je
comparais à des lucioles d’hiver se lancent à l’assaut des flancs de cette
immense vache normande, la montagne, pour la parcourir de long en large afin
d’y tracer des pistes de ski bien damées.
Les machines ont travaillé toute la nuit dans une espèce de ronronnement
sourd, lointain.
Elles sont nombreuses à sillonner les grandes taches noires
et banches de la forêt et de la neige.
Je ne suis presque pas sorti de l’appartement hier. Je ne me
sentais vraiment pas bien. Et je n’avais même pas envie de sortir ou même de
prendre un téléphérique pour aller voir ces sommets dont la beauté, surtout par
beau temps, est saisissante. Je ressentais une sorte de léthargie paresseuse
analogue sans doute à celle qui envahissait les nouveaux arrivants au
sanatorium de la montagne magique. Rester
allongé, contempler ces paysages de neige, bien remonter la couverture jusqu’au
cou, prendre régulièrement quelque sirop ou comprimé, cela pourrait durer éternellement
comme nous le suggérait Thomas Mann. Et cela dure en effet.
L’écriture du blog me soutient.
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