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mercredi 25 mars 2015

Enseignement

To teach or not to teach, tel était le thème de la discussion que l'Escale de recherche du lycée a proposé. Il n'y a pas eu beaucoup d'amateurs pour aborder ce sujet, pourtant essentiel. C'est l'une des professions impossibles, disait Lacan. Et ceux qui la pratiquent devraient au moins prendre conscience de cette impossibilité. Les élèves n'apprennent pas ce que leur enseignant leur transmet. Ils apprennent plein de choses, certes, et, devant le même enseignant, chaque élève apprend des choses probablement très différentes de celles que son voisin apprend. Vouloir contrôler ce que les élèves ont appris est un fantasme incroyablement réducteur.

4 commentaires:

  1. Les mots ont un sens ... Alors que dans le monde anglo-saxon, "to teach" et "to learn" séparent bien ces deux choses, le verbe "apprendre" du monde francophone désigne des choses très différentes.
    Aussi, c'est surtout la question de l'évaluation qui est à mettre en cause : est-ce qu'on évalue quelque chose qu'on désire transmettre, ou quelque chose qui est appris, indépendamment de la volonté de l'enseignant ? Pas d'évaluation, pas de problème ... Mais l'évaluation est une chose obligatoire pour qui veut enseigner. savoir que ce qu'on enseigne n'est pas ce qui est appris ou acquis, c'est accepter la faiblesse de son évaluation.
    Et, rien à voir avec le sujet : Bonjour Baudouin :)

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  2. Je ne crois pas du tout que l'évaluation soit une chose obligatoire. Et, en outre, heureusement que certains savent reconnaître 'la faiblesse de [leur] évaluation". Celle-ci est même généralement contre-productive aussi bien pour l'enseignant que pour l'élève. Chez l'enseignant, l'évaluation nourrit le fantasme d'une sorte d'efficacité de la transmission contrôlée. Il faudrait relire Rancière sur le thème de "l'explication". Celle-ci est là en premier lieu pour persuader l'élève qu'il a besoin d'une explication. Les dés sont déjà pipés. Mais il y aurait beaucoup à dire là-dessus. L'évaluation par les pairs (Dejours) est intéressante mais cela n'a rien à voir avec ce qui se passe à l'école.
    Ceci dit, je suis content que tu aies fait ce commentaire, François. Merci !

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  3. Nous sommes bien sur la même longueur d'onde. Malheureusement, cette évaluation est économiquement obligatoire, on peut ronchonner comme je le fais sur ce principe de réalité ... Y compris pour des évaluations inverses : demander aux apprenants d'évaluer le cours du prof, même si cela a là aussi du bon économiquement parlant (en formation continue notamment) ! Sur tes cours, je t'aurais donné 20/20, mais nous n'étions pas nombreux à tenter d'intégrer ta pensée aux nôtres. Donc, merci à toi !

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    1. Pourquoi cette évaluation est-elle économiquement obligatoire ? Regarde cet article sur une école à New York :
      http://www.businessinsider.com/what-its-like-to-attend-alternative-high-school-2015-3
      Je suis persuadé que l'on peut faire autrement et que ça serait économiquement beaucoup moins cher que les évaluations traditionnelles à la PISA (OCDE) qui ne servent à rien sinon à flatter l'ego de ceux qui conçoivent les tests internationaux.

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