Je les ai entendus hier matin, allongé dans le tube de l'IRM, sans bouger, malgré les écouteurs qui m'ont été prêtés pour ne pas subir le vacarme technologique de cet examen. Ce n'est pas la première fois que je le subis. Presqu'une routine à vrai dire. Il s'agit de savoir si mes tripes sont normales. Jeudi, j'ai rendez-vous avec le Dr Quintela qui m'en dira sans doute plus sur mon état de santé. Patience.
Puisque j'en suis aux esprits frappeurs —ci-contre, Tommy Ungerer, auteur de L'esprit frappeur, en pleine action !—, j'en profite pour en dire un peu plus sur le texte dont JMP m'a donné une copie et qui fut publié en décembre 1730 au Mercure de France. C'est Monsieur de Treüillot de Proncourt, curé d'Ansacq, qui écrit à Madame la Princesse de Conty : "Il s'agit d'un bruit extraordinaire dans l'air, qui a toutes les apparences d'un Prodige ; presque tous les habitans du lieu où il s'est fait, assurent, jurent et prostestent l'avoir bien entendu. Ces Témoins, comme gens de la campagne, appellent cet évenement un Sabbat ; les esprits forts l'appelleront comme ils voudront, et pourront raisonner, ou plutôt badiner à leur aise. (...) Le Samedi 28. Janvier de la presente année, le bruit se répandit dans la Paroisse d'Ansacq, près Clermont en Beauvoisis, que la nuit précédente, plusieurs Particuliers des deux sexes, avoient entendu dans l'Air une multitude prodigieuse comme de voix humaines de differens tons, grosseurs & éclats, de tout âge, de tout sexe, parlant & criant toutes ensemble, sans néanmoins que ces Particuliers aient pu rien distinguer de ce que les voix articuloient ; que parmi cette confusion de voix, on en avoit reconnu & distingué un nombre infini qui poussoit des cris lugubres & lamentables, comme de personnes affligées, d'autres des cris de joye & des ris éclatans, comme de personnes qui se divertissent ; quelques uns ajoûtent qu'ils ont clairement distingué parmi ces voix humaines, soit-disant, les sons de differens instrumens."
Ce n'est évidemment pas ce que j'ai entendu, allongé tout seul dans mon tube, car je pouvais clairement distinguer des accords tonitruants de grandes orgues imaginaires. Le curé d'Ansacq forge le mot "acousmate" pour nommer cet incident sonore qui s'est reproduit par trois fois cette année là et dont ont témoigné de nombreux villageoises et villageois, indépendemment les uns des autres, tous et toutes, habitants de ce village. Seul le curé n'a rien entendu.
Hier soir, j'ai vu deux films sur Arte : Fatale, de Louis Malle et Cet obscur objet du désir de Bunuel, ce dernier très étrange et tout-à-fait fascinant que j'aurais bien aimé que Charlotte voye avec nous.
Puisque j'en suis aux esprits frappeurs —ci-contre, Tommy Ungerer, auteur de L'esprit frappeur, en pleine action !—, j'en profite pour en dire un peu plus sur le texte dont JMP m'a donné une copie et qui fut publié en décembre 1730 au Mercure de France. C'est Monsieur de Treüillot de Proncourt, curé d'Ansacq, qui écrit à Madame la Princesse de Conty : "Il s'agit d'un bruit extraordinaire dans l'air, qui a toutes les apparences d'un Prodige ; presque tous les habitans du lieu où il s'est fait, assurent, jurent et prostestent l'avoir bien entendu. Ces Témoins, comme gens de la campagne, appellent cet évenement un Sabbat ; les esprits forts l'appelleront comme ils voudront, et pourront raisonner, ou plutôt badiner à leur aise. (...) Le Samedi 28. Janvier de la presente année, le bruit se répandit dans la Paroisse d'Ansacq, près Clermont en Beauvoisis, que la nuit précédente, plusieurs Particuliers des deux sexes, avoient entendu dans l'Air une multitude prodigieuse comme de voix humaines de differens tons, grosseurs & éclats, de tout âge, de tout sexe, parlant & criant toutes ensemble, sans néanmoins que ces Particuliers aient pu rien distinguer de ce que les voix articuloient ; que parmi cette confusion de voix, on en avoit reconnu & distingué un nombre infini qui poussoit des cris lugubres & lamentables, comme de personnes affligées, d'autres des cris de joye & des ris éclatans, comme de personnes qui se divertissent ; quelques uns ajoûtent qu'ils ont clairement distingué parmi ces voix humaines, soit-disant, les sons de differens instrumens."
Ce n'est évidemment pas ce que j'ai entendu, allongé tout seul dans mon tube, car je pouvais clairement distinguer des accords tonitruants de grandes orgues imaginaires. Le curé d'Ansacq forge le mot "acousmate" pour nommer cet incident sonore qui s'est reproduit par trois fois cette année là et dont ont témoigné de nombreux villageoises et villageois, indépendemment les uns des autres, tous et toutes, habitants de ce village. Seul le curé n'a rien entendu.
Hier soir, j'ai vu deux films sur Arte : Fatale, de Louis Malle et Cet obscur objet du désir de Bunuel, ce dernier très étrange et tout-à-fait fascinant que j'aurais bien aimé que Charlotte voye avec nous.
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