Hier, nous sommes allés à Amoreiras avec Charlotte. L'idée c'était de chercher des yaourts nature pour son petit déjeuner. Mais Charlotte dans un grand magasin, c'est direct au rayon des cosmétiques pour acheter des shampoings avec démêlants, du dentifrice, du savon Dove, toutes sortes de choses dont elle fait une consommation affolante. En plus ce sont des produits assez chers. Nous lui avons demandé de nous montrer la dose qu'elle prenait dans sa douche ou dans son bain et elle nous montre comment elle déverse dans sa main un jet soutenu de savon liquide qui remplit toute sa paume et commence à dégouliner entre ses doigts. "C'est beaucoup trop", lui disons-nous, "beaucoup beaucoup trop ! Tu n'as besoin que d'un cinquième de cette dose pour te laver tout le corps et voir le savon mousser sur ta peau comme il faut, en frottant bien." Ce serait la même chose pour les cheveux qui requièrent, comme les coiffeurs essayent de nous le faire croire, un double shampoing, c'est-à-dire, une double dose suivie de démêlant, éventuellement, quand on a les cheveux longs, comme Charlotte en effet. Mais les produits qu'on utilise pour avoir de beaux cheveux n'exigent pas de fortes doses. Il suffit de voir celle que les coiffeurs eux-mêmes utilisent pour se rendre compte qu'un tout petit peu de shampoing suffit largement pour que notre tête ressemble à un nuage.
En réfléchissant à cette petite scène anodine mais tout à fait dans la ligne de notre société de consommation, j'ai "googlé" "austérité". Je tombe sur une page remplie de jugements négatifs vis-à-vis de l'austérité : "BELGIQUE : la colère de la rue contre l'austérité", "Unissons-nous contre l'austérité", "La politique d'austérité, responsable de la croissance nulle...", "Quand l'austérité tue..." "cabinet d'action solidaire contre l'austérité", "Contre l'austérité : Mobilisation", etc., etc.
Je veux bien croire que la plupart des usages cités du mot "austérité" de manière négative ont un sens politique précis que je partage. L'austérité dont on parle est une austérité imposée aux plus faibles et aux plus pauvres par l'obsession politique de la croissance économique. Si une économie ne peut pas afficher un taux de croissance minimal, elle risque la récession et la banqueroute, ce qui n'est bon pour personne, en particulier pour les riches particuliers qui voient leurs profits en danger. Pour les plus pauvres et les malades, l'austérité les condamne à plus de misère encore. Mais je suis quand même frappé par l'absence de toute connotation positive autour de ce maître-mot des revendications partisanes et syndicales aussi bien que de certaines philosophies tout-à-fait respectables. Je pense à l'épicurisme par exemple. Pourquoi ne trouve-t-on aucune association positive autour du mot "austérité" ? Alors que je suis persuadé qu'il y a une satisfaction bien réelle, un vrai bonheur à se contenter de peu. A continuer à vivre bien et même très bien, en minimisant ce que l'on consomme. Sans que cela ne nous empêche de faire la fête de temps en temps.
Comment lutter contre notre société de consommation fondée de manière bien artificielle sur une croissance elle-aussi bien artificielle ?
Observation interessante par Rapport a l'austerité. Au nom de l'austérité culinaire je mange moins de viande, sucres, produits laitiers et alcool depuis une semaine expérimentale de cru. Je découvre une crusine riche en vitamines et surtout en saveurs...
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