En attendant mon vol qui avait deux heures de retard à Luxembourg j'ai lu le petit livre de Laurent Gaudé — auteur dont je n'avais jamais rien lu —Ouragan. Une écriture rapide qui suit quelques personnages très attachants à travers un ouragan en Louisiane. L'auteur passe de l'un à l'autre, parfois dans la même phrase, mais on s'y retrouve toujours assez facilement : "Moi, Josephine Linc. Steelson, négresse depuis presque cent ans, j'ai ouvert la fenêtre ce matin, à l'heure où les autres dorment encore , j'ai humé l'air et j'ai dit : “Ça sent la chienne.”" Telle est la première phrase de cet ouvrage prenant qui nous promène à travers les rues dévastées de La Nouvelle Orléans en suivant tantôt des évadés de la prison de la ville, tantôt un révérend incertain sur ce qu'il doit faire pour plaire à Dieu et qui finit par tuer avant d'être dévoré par une meute d'alligators, un couple qui se retrouve après six ans d'absence de l'homme qui a failli mourir dans un incendie sur une plateforme pétrolière pendant que sa compagne, violée et vivant dans la plus grande misère, accouchait d'un enfant, Byron, qui se perd dans les rues, tout ça pendant que l'eau continue à monter, angoissante pour la plupart des habitants réfugiés dans le stade de la ville, avec, revenant comme un leitmotive, "Moi, Josephine Linc. Steelson, toute vieille négresse que je sois...", un personnage qui contemple le désastre du haut de ses cent ans avec la fermeté et la distance d'une détermination sans faille, en butte à tous ces secouristes et policiers qui veulent l'aider, la sauver, l'emmener en hélicoptère, ou dans un 4x4 rutilant, sans qu'elle puisse s'y opposer... Bref, une histoire qui vous fait passer agréablement, assis sur un fauteuil en plastique bleu, les deux heures de retard d'un avion de la TAP.
Après quoi, dans l'avion, j'ai pu lire, en mâchonnant un sandwich insipide, le dernier numéro de la Quinzaine littéraire, que je n'avais plus acheté depuis longtemps et qui m'a un peu déçu à cause de la trop grande brièveté de ses articles.
Dans mon lit, à Lisbonne, j'ai rêvé que j'étais au GERSULP avec Bernard A. comme directeur, qui avait engagé un certain Cochrane, chercheur très actif, qui donnait enfin toute sa valeur à l'équipe que j'avais dirigée et qui m'accueillait encore, "pour faire plaisir" à ce retraité dont l'éméritat toucherait bientôt à sa fin, enfin !
Charlotte est bien malade. Elle a un rhume qui la fait éternuer sans cesse et j'ai peur que cela ne se transforme en bronchite. Dès son réveil, je lui rappellerai de prendre ses médicaments.
Les antibiotiques, c'est pas automatique.
RépondreSupprimerCe ne sont pas des antibiotiques que je donne à Charlotte.
RépondreSupprimerJe m'en doutais, mon cher Baudouin !
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