Rechercher dans ce blog

lundi 3 novembre 2014

Lundi, 3 novembre 2014 : Retour des nuages

Après une semaine de grand beau temps (chaleur et soleil), le ciel de Lisbonne est aujourd'hui envahi de nuages très gris. Après mon heure de méditation, je suis envahi de sentiments plutôt négatifs. D'ailleurs, ma méditation a déjà été très perturbée par cette négativité grise, très grise. Il y avait longtemps que ça ne m'était plus arrivé : le sentiment de n'être rien, même pas "presque rien", comme ce flocon de neige tombé sur l'épaule de Kepler à l'approche de la nouvelle année 1610 et qui a marqué les débuts de le cristallographie. Je pense que les rêves y sont pour quelque chose. D'ailleurs je ne m'en souviens pas. J'ai dû avoir de bonnes raisons d'oublier.

Hier, j'ai commencé la lecture de Jane Bennett, Vibrant Matter (Duke University Press, London, 2010) que m'a laissé Z. la dernière fois qu'il est venu manger chez moi. Adepte du "matérialisme vital", elle s'appuie beaucoup sur Spinoza, Bergson, Merlean-Ponty mais surtout Deleuze. Beaucoup de ses propositions rejoignent, par un chemin philosophique plus académique, les thèses de David Abram, auteur qu'elle ne cite pas. Sur Google, j'ai vu qu'en 2010, elle était à Oxford. Peut-être que Sasha pourrait prendre contact avec elle. C'est une philosophe certes, mais ses idées sont vraiment intéressantes.Elle est aussi très inspirée par Bruno Latour.

Hier soir, également, j'ai revu le film de Bresson, Pickpoket. Claude m'en avait parlé récemment, la dernière fois que j'ai mangé chez elle à Paris. C'est un film très dépouillé, presque minimaliste dans la façon dont Bresson traite ses personnages, dont il les engage dans des dialogues entrecoupés de silences : une histoire qui met à nu cette révolte sourde contre la misère que les jeunes sont seuls à même d'exprimer crûment, sans fard, contre le front de toutes les conventions sociales représentées par les adultes et même par les amis. L'amour ne se révèle vraiment qu'au moment où il est devenu impossible, empêché par la grille d'une prison. C'est un beau film, en noir et blanc aussi sobre dans sa construction que le sont les gestes du pickpoket justement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire