Hier, je suis allé à la librairie de l'Institut français pour retirer les livres que Charlotte doit lire, notamment Le Horlà de Guy de Maupassant. Je l'avais en Livre de poche, mais d'une part, je ne l'ai pas retrouvé, d'autre part, il n'était plus disponible à la librairie. Par contre, nous avons pu acheter, toujours pour Charlotte, Historias da Terra e do Mar de Sophia de Mello Breyner Andresen qu'elle doit lire pour lundi dans le cadre de son cours de portugais. Quant à moi, je voulais acheter le livre, déjà ancien, du Dalaï Lama, L'art du bonheur, qui, malheureusement n'était pas disponible non plus.
J'en discute avec la libraire, une charmante jeune femme franco-portugaise, qui me recommande chaudement l'ouvrage récent de Frédéric Lenoir, Du Bonheur. Un voyage philosophique chez Fayard, que j'ai lu dans la foulée. Le genre de livre que je me croyais tout-à-fait incapable d'acheter, tant le "bonheur" m'a toujours paru relever d'une préoccupation fadasse, digne des courriers du coeur des magazines féminins comme Elle ou Marie-Claire, sans grand intérêt. Quand on me demande si je suis heureux, je ne sais quoi répondre. C'est une question que je ne me pose jamais. Je ne vois pas l'intérêt de la question elle-même. Et pourtant, en lisant Lenoir, je dois reconnaître que le bonheur a été un thème philosophique majeur qui a été traité par Aristote, Epicure, Kant, Schopenhauer, Spinoza pour n'en citer que quelques uns et qui est au centre de la quête de la sagesse telle qu'envisagée par la philosophie bouddhiste et par le taoïsme de Lao-Tseu et de Tchouang-Tseu. Dans cette liste, j'oublie l'auteur le plus cité par Lenoir, à savoir, Montaigne. Je ne regrette certes pas d'avoir lu ce livre — celui de Frédéric Lenoir — qui, précisément, lie la quête du bonheur à la recherche de la sagesse. On est donc bien au coeur du projet philosophique ! Il y a plein de remarques intéressantes dans l'essai de Lenoir.
J'ai également lu dans Le Monde un petit article d'Auréliano Tonet qui relevait la boutade — est-ce une boutade ? ne serait-ce pas plutôt une bourde — de Fleur Pélerin avouant n'avoir rien lu de Modiano, ce qui était également mon cas, il y a quelques jours ! Mais j'ai été interloqué par la manière dont l'auteur, le Tonet en question, caractérisait l'écriture de Modiano :
"Dans les livres de Modiano, la chronologie est floue, la mémoire faillible, les personnages sans âge : nulles dates, ou très peu, quand l'époque n'est qu'agendas, calendriers, anniversaires, commémorations, mémentos, reminders. "
J'ai trouvé ce commentaire incroyable parce que c'est précisément ce qui me semble l'un des traits les plus marquants de notre prix Nobel : la fréquence et la précision des dates qui rythment les récits qu'il nous sert. Bizarre ! Bizarre !
L'Art du Bonheur du Dalaï Lama a été mon guide pour m'aider à prendre de la distance avec tout ce qui entrave le bonheur. C'est tout simple et on a tellement envie de communiquer cette simplicité à notre entourage pour lui éviter de souffrir.
RépondreSupprimerTon blog est très intéressant et aussi émouvant à lire. Bravo ! Merci de faire l'effort de l'écrire.