C'est un rêve. Mais après avoir commencé la lecture de ce que Grothendiek dit sur le rêve, je ne peux pas ne pas le raconter. Y. J... et un autre de nos collègues [peut-être PF ?] impliqués dans l'étude de la vulgarisation scientifique étaient venus me rendre visite au Portugal. Je les accompagne le long d'un chemin creux avant de les quitter. Nous discutons longuement de la possibilité de faire passer l'examen des étudiants en DESS au Portugal. Le voyage ne coûtera pas plus cher que pour un autre endroit surtout si l'on s'y prend suffisamment tôt. Je les quitte pour remonter à la maison. J'habite une petite maison à flanc de colline dans un paysage alpestre. La maison est assez isolée. Quand j'arrive, je m'aperçois que la maison a été cambriolée. Je m'approche. En réalité, elle est
en train d'être cambriolée. Je me penche par la fenêtre vers l'intérieur très sombre de la maison quand, tout à coup surgit, à ma hauteur, la main du cambrioleur qui cherche à m'étrangler. Je réussis à me dégager. Mais le combat continue dehors. Je m'aperçois alors que le cambrioleur est une petite femme bien déterminée, et la lutte commence avec elle. Je m'aperçois qu'elle est enceinte et je lui dis que cela ne m'arrêtera pas. — Elle porte une robe en tissu imprimé avec de petites fleurs vertes —. Elle s'en indigne et me fait comprendre qu'elle ne croit pas que j'irais jusque là (jusqu'à lui porter des coups qui risqueraient de lui faire perdre son bébé). Finalement, je lui demande ce qu'elle veut. Elle me dit alors qu'elle veut ce que je porte autour de mon cou. Il s'agit d'une
pierre de lune, de LA pierre de lune dont toute la presse avait parlé quelque temps auparavant. Elle se présente comme une toute petite perle blanche que je porte à mon cou depuis que Josiane me l'a confiée parce qu'elle s'était fait agresser à cause d'elle. Ma cambrioleuse/cambrioleur me dit que de toute manière elle obtiendrait cette pierre qu'elle convoitait. "Vous savez, me dit-elle, j'ai des amis policiers. Vous ne ferez pas le poids devant eux." Cette menace me fait peur. Je me dis qu'après tout, cette pierre de lune, pourquoi ne pas la lui laisser ? Est-ce que j'y tiens tellement ? Mais j'écarte cette idée momentanée qui me semble impossible parce que précisément, cette pierre de lune n'est pas à moi. Elle m'a été confiée par Josiane. Cette femme, la cambrioleuse, [qui ressemblait fort à la boulangère chez qui j'avais acheté une petite tarte aux pommes toute fine en revenant à mon hôtel à Toulouse hier après-midi et chez qui s'était déroulée sous mes yeux une scène que je raconterai plus tard], s'en va, non sans avoir dit que de toute manière elle l'obtiendrait, cette pierre de lune. Je reviens vers la maison. Son toit est un toit de 2CV dont la toile a été découpée pour permettre au cambrioleur d'entrer. La maison où je vivais avec Isabel était sens dessus dessous. On ne pouvait plus y entrer. Je glisse ma tête par la fenêtre, une fenêtre de 2CV, et je vois en effet que le cambrioleur (euse) était allé(e) jusqu'à fouiller dans les pâtés pour trouver cette pierre de lune qui, semble-t-il était la chose la plus précieuse qui puisse exister. Mon frère Patrick, qui s'approche de la maison arrive. Je lui raconte ce qui s'est passé et il m'aide à démonter le toit, qui s'est transformé en une charpente en bois, pour pouvoir pénétrer dans la maison. Je suis embêté parce que deux autres collègues sont arrivés. Isabel avait prévu de les inviter ce soir-là et, en quittant Yves et son collègue – c'est J... sans doute, mais non, parce que justement, avec Yves, nous avons parlé de lui, à la retraite comme moi, c'est donc quelqu'un d'autre], je me suis dit que le mieux c'était de les inviter ce soir. Il n'étaient libres qu'à ce moment-là. Ils étaient invités ailleurs tous les soirs de leur séjour d'une semaine au Portugal – mais il fallait absolument prévenir Isabel, ou bien leur téléphoner pour leur dire que ce ne serait pas possible ce soir-là, mais je n'avais pas leur numéro de téléphone. — Pendant tout ce temps, je réfléchis à des stratégies qui me permettrait de ne pas me laisser voler cette pierre de lune, je pourrais par exemple la confier à mon tour à quelqu'un qui la confierait à son tour à un autre, et ainsi de suite mais la cambrioleuse me fait savoir qu'elle arriverait de toute manière à ses fins —. Je me vois demander son numéro de téléphone à Y... qui me le dicte 04.16.17.19 ou quelque chose comme ça. Il y avait deux chiffres qui se suivaient et les trois derniers chiffres commençaient par 1. Et le 19 y était. Le rêve se termine à peu près à ce moment-là.
Du moins c'est à peu près à ce moment-là que je me réveille. Il est 4h du matin. Je ressens l'urgence de l'écrire en repensant au texte de Grothendiek (pendant un instant j'ai voulu écrire Dieudonné !) et avec une première interprétation de cette pierre de lune autour de mon coup. Ce rêve est un cadeau, j'en suis sûr, aussi sûr que le texte que m'a envoyé Guy Chou est lui aussi un cadeau extrêmement précieux. Je ne dois pas le laisser tomber dans les eaux de l'oubli. Je dois absolument l'écrire sur l'heure. Ce que je suis en train de faire.
* * *
J'y ai consacré une heure. De 4 à 5 heures du matin, après quoi, je me suis recouché pour être en forme aujourd'hui, jour de ma conférence aux trois ED SHS de Toulouse. Hier chez la boulangère qui ressemblait à ma cambrioleuse du rêve, il y avait un Maghrébin avant moi qui prenait tout son temps à choisir les choses qu'il voulait, demandant ce qu'il y avait dans les gâteaux et les sandwiches, revenant à des choix antérieurs, bref terriblement fussy devant une petite boulangère de plus en plus énervée et impatiente. Si bien, qu'elle me demande ce que je veux et me sert, pendant que le Maghrébin, continue à s'enquérir des produits exposés. Tout à coup, la boulangère en a marre et lui dit très brusquement : "Puisque c'est comme ça, je ne vous sers pas." Elle remballe les paquets qu'elle avait déjà préparés et les glisse sous son comptoir. Le client n'est pas content. Il se fâche parle avec violence, tape du poing sur le comptoir tandis que la boulangère, parfaitement sereine, le met au défi de s'opposer à sa décision. Elle me prie de sortir. D'autres clients entrent. Je ne sais pas comment l'histoire se termine mais la détermination de la boulangère, même si elle me paraissait mal placée, faisait mon admiration. Il faut dire que le client était arrogant, violent et emmerdeur. Mais la décision de ne pas le servir était certainement exagérée et, sans doute, teintée d'une pointe de racisme.
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