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vendredi 28 novembre 2014

Ronald David Laing

Comme tous les jeudis, j'ai reçu Z. à déjeuner hier. Et il me raconte cette histoire à propos de Ronald David Laing, le chef de file de l'antipsychiâtrie dans les années 70, avec qui il a travaillé, lui-même en tant que psychanalyste. Laing visite un hôpital psychiatrique américain et ses collègues lui indiquent une patiente, assise toute nue par terre, schizophrène. "Rien à faire avec elle, disent-ils à leur invité. Rétive à tout traitement !" Sur ces mots, Laing commence à se déshabiller et va s'asseoir, tout nu, à côté de cette femme shizophrène. Au bout de cinq minutes, ils étaient en grande discussion l'un avec l'autre ! Belle histoire, non ?

Z. aimait bien Laing bien que celui-ci faisait souvent preuve d'agressivité avec ceux qui l'entouraient, surtout quand il avait bu et, à un degré moindre que son confrère, David Cooper, il buvait beaucoup de whisky, amenant ses deux bouteilles dans les soirées auxquelles il participait volontiers. J'étais à York à ce moment-là et mes collègues de l'université parlaient souvent de lui. Je l'ai lu à ce moment-là. D'après Z., il était génial dans ses interventions.

Je voulais finir The White Tiger, hier soir mais je me suis endormi trop vite. J'ai encore quelques pages qui feront mes délices tout-à-l'heure. C'est vraiment un livre assez remarquable. Je le recommande aux lecteurs de ce blog. Je ne sais pas s'il existe une traduction en français mais je présume que, traduit, ce livre doit perdre beaucoup de son charme indien.

J'ai reçu un commentaire de F. ce matin sur Dedalus. F. est philosophe. Il a soutenu une thèse sur Whitehead. J'étais son directeur de thèse. Il était prof vacataire en classe de philo ces dernières années mais son contrat n'a pas été renouvelé semble-t-il. Au chômage donc. Parcours difficile. Venu de loin. Et, d'après lui, arrivé presque nulle part dans le présent. Au chômage. Alors, oui ! je souscris à son idée d'écrire un livre sur son propre cheminement dans la vie jusqu'ici. Mais pas un livre de colère, contrairement à ce qui semble être son intention. La colère ne sert à rien sinon à se nuire à soi-même. On me dira que ce n'est pas parce que ça ne sert à rien qu'il ne faut pas l'exprimer dans un livre. Mais est-il seulement possible d'écrire quoique ce soit sous l'emprise de la colère ?

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