Je termine actuellement le roman de Ryan Gattis, Six Jours, publié chez Fayard en 2015 et que m'a offert Christine. Il s'agit d'une histoire des gangs de Los Angeles lors des émeutes déclenchées par le passage à tabac par la police de LA, de Rodney King en 1992. L'auteur nous donne une vision de certains quartiers de LA extrêmement crue, avec des personnages bien typés, qui, chacun à leur tour, raconte et défend son point de vue sur les événements, non pas les émeutes en elles-mêmes, mais ce qui se passait à côté des pillages de magasins et des incendies volontaires qui ont mis cette ville tentaculaire à feu et à sang. C'est un livre très attachant avec une langue dure, qui reprends à son compte des tics de langage des bomies qui constituent les gangs. Le sixième jour, il y a un très beau passage sur les tags et l'esprit de ceux qui s'adonnent à cette pratique singulière. Mais aussi, au cours de ces pages il y a des éclairs d'humanité et de tendresse qui ne peuvent laisser indifférent tels que l'amour non-dit et pourtant tacitement réciproque entre l'infirmière Gloria et le pompier Anthony. C'est un beau roman et je remercie Christine d'avoir pensé à moi.
Je viens de lire un commentaire dans Le Monde des Livres, du roman de Atiq Rahimi, un auteur afghan qui vient de publier La Ballade du calame, d'où je sors la citation suivante :
"Les mots cachent quelque chose. Le blanc entre les mots souligne ce que cachent les mots. Cela tient aux multiples interprétations de l'Ancien Testament, de la Torah… Dans la religion coranique, les mots sont des mots. On ne les interprète pas, on les applique. Le Coran, au lieu de me donner la possibilité d'interpréter le monde, bloque toute interprétation… "
Cette idée me semble d'une grande pertinence actuelle pour rendre compte de la radicalisation des jeunes qui partent pour défendre l'Etat Islamique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire