Au fond, les jours, dans leur succession régulière et tranquille, se ressemblent beaucoup. Pour peu que l'on vive dans un environnement relativement stable, nos gestes quotidiens, nos habitudes, nos rites les ordonnent et leur confèrent le bénéfice heureux de la répétition, la répétition du vivant, alors que les nuits, par contre, sont vraiment différentes les unes des autres. Pas seulement en raison des trésors imaginatifs de nos rêves qui nous font voir à chaque fois de nouveaux paysages, de nouveaux visages, qui nous font faire de nouveaux gestes —voler comme des oiseaux, nager comme des dauphins ou des sardines, tuer père et mère, faire l'amour avec de nouvelles femmes ou même de nouveaux hommes, courir avec cette belle foulée longue et souple qui m'a été inspirée cette nuit par la manière dont Charlotte, à Foz Coa, s'est mise à courir à peine sortie de la voiture, discuter avec le diable, réssusciter les morts et s'envoler à nouveau dans le bleu profond d'un ciel entièrement dégagé... — mais surtout en raison des rythmes du sommeil et de l'éveil, des pensées qui font lien entre ces deux états. Prodigieuse diversité de nos nuits où rien ne se répète jamais.
Un article à lire aujourd'hui sur un jugement contre les défenseurs de la campagne BDS :
http://www.ujfp.org/spip.php?article4492
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