Certains rêves sont impitoyables, comme celui que j'ai fait cette nuit. Un rêve qui vous fait regretter de l'avoir rêvé. Non pas un cauchemar. Il ne s'agit pas d'un rêve qui fait peur mais plutôt d'un rêve qui fait honte. J'avais été invité à une fête. Philippe B. était là. Il avait apporté un excellent jambon, comme d'habitude avec un couteau particulièrement bien aiguisé pour s'en couper une ou deux tranches. Ce que j'ai fait et je me coupe légèrement le doigt en même temps. Puis, je rencontre mes anciens étudiants du DESS à Paris. L'un survient derrière moi et veut me tirer les oreilles, comme à un mauvais élève. Il me regarde avec mépris et me couvre d'insultes. Je veux me défendre mais je ne réussis même pas à lui donner le coup de poing que je lui destinais. Mes anciens étudiants défilent et m'accablent de leur mépris. Je comprends qu'ils m'en veulent à cause de la nullité de mes enseignements, de ma bêtise immense, de mes faiblesses innombrables, de la fragilité de mes arguments, de mon impardonnable ignorance. Ils organisent le simulacre de mon enterrement sur une sorte de terrain de foot. Je me pose la question : un rêve peut-il vous pousser au suicide ? Je me réveille, à la fois content d'être réveillé et mécontent du réveil lui-même avec cette question : de quel fond de culpabilité ce rêve a-t-il surgi ? Le rêve mettait radicalement en question mon identité professionnelle. Rien d'autre. Je me suis senti très secoué par ce qu'il me disait de moi-même.
A part ça, j'ai terminé le livre de Jack Goody qui transcrit les entretiens qu'il a accordés à Dauzat sous le titre L'homme, l'écriture et la mort (Les Belles Lettres, 1996) en prévision de mon intervention à Lyon, le 30 novembre prochain.
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