Mon rêve impitoyable me poursuit impitoyablement. Jusque dans mes rêves. Cette nuit, je résolvais la question en me disant poète. Mais là aussi un certain professionnalisme s'impose. Dans ma jeunesse, j'écrivais des sonnets. J'aimais cette petite construction de mots très rigoureuse dans ses alternances de rimes. Je me piquais d'être assez bon dans cet art verbal. Et ma mère confirmait gentiment mes propres auto-évaluations élogieuses. Je me sentais en concurrence avec mon père. Un petit noeud psychanalytique somme toute assez banal. Le poète est une sorte de saltimbanque. C'est un peu l'idée que je m'en faisais quand, vers 16 ans, je fréquentais un petit cercle de poètes qui nichait au FEC à Strasbourg. J'admirais beaucoup les poèmes d'Henri Millot. J'en ai encore quelques manuscrits. Il était étudiant en médecine. Je le trouvais tout-à-fait génial. Nous formions une joyeuse bande. On dirait que mon mariage précoce a tout arrêté. J'ai commencé à lire des livres de sociologie. Mais je pense que je suis resté un peu saltimbanque à travers les problèmes dont je me suis emparé professionnellement : la vulgarisation scientifique d'abord dont tous mes amis disaient qu'il s'agissait là d'un non-sujet, un truc sans le moindre intérêt, l'écriture ensuite qui continue à faire des noeuds dans ma tête.
Attention à ne pas transformer ce blog en une sorte d'autobiographie.
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