C'est la couleur du ciel de Lisbonne, ce matin : un bleu d'une pureté rare. Pas le moindre petit nuage à l'horizon, pas un seul pli d'avion, une teinte légèrement dorée sur le bord sud-ouest, la journée s'annonce grandiose. A Luxembourg par contre, il y a de la neige. Charlotte m'a envoyé quelques photos et les informations nous parlent de Strasbourg enveloppée d'un grand manteau blanc. Dans cinq jours, je serai à Paris.
Mon "souvenir" d'hier venait de ma préoccupation d'écriture sur les représentations de la nature. Je n'oublie pas qu'à l'origine, le titre de mon doctorat d'Etat devait être "Nature, monnaie et connaissance". Ce titre venait de ma lecture du livre de Prigogine et Stengers, La Nouvelle alliance qui, à l'époque, avait fait grand bruit. J'avais même écrit une quarantaine de pages justement sur le livre, ce qui avait résolument lancé mon intérêt pour la question. A un moment donné cependant, je me suis dit qu'il était impossible de mettre la nature en scène sans s'interroger au préalable sur la scène précisément, à savoir, l'écriture. D'où le nouveau titre Ecriture, monnaie et connaissance qui ne retenait guère les éléments de ma critique de Prigogine et Stengers.
Voici comment je poursuivais ma réflexion d'hier :
Je me
sens très désemparé devant ce projet d’écrire un texte sur les représentations
de la nature. Comme si, à travers ce que je pourrais dire de ces
représentations, la nature serait condamnée à disparaître pour ne rien laisser
d’elle, derrière la multiplicité de ses représentations. Ce ne serait rien
d’autre qu’un voyage à travers les cultures tant il est vrai que le regard
qu’un humain peut porter sur la nature est forcément rattaché à une manière
singulière et culturelle de voir. Il y a autant de natures que de cultures. (Jurdant, 1980) Nous sommes en pleine incommensurabilité. Encore que... Il n’est pas impossible que certaines cultures ne soient à
l’origine d’aucune représentation spécifique de la nature. Il n’est pas exclu
que pour certaines d’entre elles, l’idée même d’une nature susceptible d’être
la nature, soit totalement incompatible avec l’expérience du monde qu’elles
définissent.
* * *
Je viens de lire un article très intéressant dans le Guardian, par Jonathan Freedland sur les limites du dessin satirique, article que l'on trouvera à cette adresse :
http://www.theguardian.com/commentisfree/2016/jan/15/satire-charlie-hebdo-cartoon-problem?utm_source=esp&utm_medium=Email&utm_campaign=GU+Today+main+NEW+H&utm_term=151328&subid=13292981&CMP=EMCNEWEML6619I2
En voici la conclusion :
"Maybe a couple of the satirists’ own rules might be helpful. The former Spitting Image writer John O’Farrell says he adheres to the time-honoured maxim that the comic should always be “punching up”, not down. Laughing at the weak is never funny, and there is nobody weaker than a dead child washed up on a beach. As for the second rule, O’Farrell recalls David Attenborough’s advice to the Monty Python team: “Use shock sparingly.” And perhaps there is a third. If you’re aiming a lethal arrow, be sure to shoot straight at the target. Because if you miss, you might not hurt your enemy: you might just help him instead."
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