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mercredi 20 janvier 2016

Doute

Après un dernier rêve assez curieux, qui mettait en scène un homme chargé d'emballer un petit rat domestique vivant et qui nous montre comment on procède : je le vois manipuler un carton avec une dextérité qui me surprend. Difficile à décrire mais le rat se retrouve dans le carton en un tournemain. Et l'homme —il me faisait penser à Alain Lévy, un grand gaillard voûté, qui nous attendait tous les jours dans un café au sortir du lycée pour discuter et refaire le monde ensemble— me dit : "Quand on sait faire une chose parfaitement, il est difficile de ne pas la faire parfaitement."

Cela a l'air d'être une sorte de proverbe absurde, mais je me suis réveillé tout secoué par cette vérité profonde. Et, comme pour balayer le souvenir de ce rêve, une question m'est venue à l'esprit : "Comment ébranler une croyance ?" Qui s'est tout de suite transformée en celle-ci : "Comment donner son statut de croyance à une croyance ?" Comme si une croyance qui ne serait pas marquée par une pointe de doute ne pouvait plus être une croyance. Mais le rôle du doute dans le fonctionnement subjectif de la croyance est assez subtil. Il ne s'agit pas seulement qu'il soit là. Il faut qu'il soit là, vaincu par l'engagement subjectif du croyant. Un engagement qui doit se renouveler en permanence. Le doute ne peut être présent, triomphant. C'est sans doute pourquoi Descartes demandait à Dieu qu'il soit garant de sa propre existence. Pour se garantir contre un triomphe du doute tel que le rêve semblait pouvoir l'induire.

Finalement, il y a quelque chose d'incroyablement radical dans le doute lui-même, plus radical sans doute, que dans la foi.

La danse macabre continue avec Ettore Scola à 84 ans.

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