Dans l'avion, j'ai lu un nouveau Khadra : Qu'attendent les singes, ouvrage qui exploite les mêmes éléments qui font l'intérêt du Quatuor algérien ; même atmosphère glauque d'une Algérie où ce sont les corrompus qui font la loi. J'avais hésité dans la librairie de l'aéroport mais en voyant la mise en scène d'une commissaire féminine, je me suis décidé. Et cela n'a pas manqué. Cette commissaire de police, Nora, a bien du mal à survivre dans le monde machiste à l'extrême de l'Algérie d'aujourd'hui. D'ailleurs, comme si sa position était intenable pour l'auteur lui-même, elle meurt à la fin du roman, tandis que son adjoint, dont on évoque l'impuissance pendant le roman, retrouve toute sa virilité après la mort de son (sa) chef.
Nous sommes descendus de l'avion hier soir. Il pleuvait. Ce matin, le ciel est bleu avec de gros nuages bordés d'or et d'argent, qui se bousculent à l'horizon. Nous avons attendu nos bagages pendant une heure. A la maison, un bon dîner végétarien, préparé par Rebecca, nous attendait. Nous étions huit à table : Hélène, Eric, Gregory, Rebecca, Pierre-Yves et Pascal en plus d'Isabel et moi. Une atmosphère très joyeuse franco-britannique qui ne nous changeait guère des jours que nous avons passés à Saint Pierre d'Autils, près de Vernon. Comme j'évoque ces jours passés en famille, je voudrais mentionner tout le bien que ma fille Célia, à qui j'avais demandé une séance de technique Alexander, m'a fait. Je me surprends très souvent à penser à ce qu'elle me disait de ma posture et je me redresse, pensant comment ma tête doit se sentir libre et droite, au sommet de ma colonne vertébrale. Je pense à son sourire quand elle me dit : "Voilà ! C'est ça !" Et je sens que mon rapport au monde change à travers ce simple redressement du corps qui le rend prêt à considérer le monde du haut de lui-même, sans plus, avec attention mais sans tension. Bref, je remercie Célia pour cette séance qui m'a fait découvrir une possibilité de moi-même.
Je lis cette "écologie du sensible" que vient de m'envoyer Joëlle. Texte superbe qui, bien que très éloigné des propos de David Abram, y fait écho de manière singulière pour le lecteur que je suis. "Il faut se mettre à la merci de ce qui nous traverse", écrit Joëlle à la fin de son texte. A méditer.
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