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lundi 18 janvier 2016

Glacial

Il fait glacial ce matin. On entend les rafales du vent. Pourtant le ciel est bien dégagé. Un avion solitaire le traverse dans un profond silence, laissant derrière lui un double sillage très fin et très blanc qui s'estompe aussitôt.

Hier nous avons regardé Le Pont de la rivière Kwaï avec David Niven qui nous a donné une petite leçon sur le thème du militaire britannique face à la soldatesque nippone. Cela se passe en 1943. Le pragmatisme flegmatique des Anglais y est assez bien décrit quoique, à la fin du film, le colonel joué par David Niven, en découvrant le fil qui doit mettre le feu aux explosifs posés sous le pont tout neuf qu'il a fait construire par ses hommes, perd quand même un peu de son calme souverain. Ce film est long mais il se laisse encore voir.

Hier, j'ai poursuivi mes explorations sporadiques et hésitantes de ce thème de la nature. J'ai repris la lecture de Thoreau sur la marche —la marche en forêt, orientée de préférence vers l'ouest, le saviez-vous ?— et j'ai cherché partout mon exemplaire de Walden sans pouvoir mettre la main dessus. J'ai revu, avec Isabel, My Life as a Turkey. Cette fois, ce documentaire assez lent m'a paru prendre des raccourcis incroyablement simplificateurs par rapport au livre que j'avais terminé récemment. Contraste surprenant entre le rythme de la lecture par rapport au cinéma. C'est vraiment très différent. Je le savais, évidemment mais là le contraste m'a surpris. Et ce n'était pas vraiment le cas quand j'ai vu le film Austerlitz quelque temps après avoir lu le livre. Peut-être que quand on lit le livre après avoir vu le film, les choses changent. Autant un film peut vous rappeler certaines sensations ou émotions qui ont pu être provoquées par la lecture —ce fut le cas avec Austerlitz et l'interprétation magnifique de Davant—, autant un livre me semble incapable de vous rappeler le film. C'est un autre monde, tellement plus détaillé, plus riche.  Je travaille également sur le livre que j'écris avec Jeannot.

J'entends le vent siffler dehors. Une bonne douche va me réchauffer.

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