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vendredi 31 décembre 2021
Covidés
jeudi 30 décembre 2021
Amitié
C’était aujourd’hui à 13 heures qu’une petite cérémonie funèbre a eu lieu au crématorium de la Robertsau à Strasbourg pour honorer Francis, le mari de ma sœur Françoise et qui fut mon meilleur ami il y a plus de cinquante ans. J’ai retrouvé une photo de cette époque-là. Nous allions souvent nous promener dans ces endroits sauvages qu’il y avait autour de Strasbourg. Je crois que c’est Irène qui a pris cette belle photo. Il y avait beaucoup de vent. Je ressens encore cette poussée d’un vent d’hiver froid qui veut vous bousculer, sans trop y croire d’ailleurs. Cette photo représente assez bien l’amitié qui nous unissait.
Hier soir, dans l’avion qui nous ramenait à Lisbonne, nous avons regardé un film de Netflix. Nous avons ainsi vu le film Geronimo de Walter Hill (1993). Pas mal, sans plus. Mais par contre, en reprenant ma lecture interrompue de La diagonale de la joie, je tombe à nouveau sur Geronimo, sujet de l’une des visions que l’auteure a eues au cours de certaines de ses transes. « Synchronicité », c’est ainsi que ça s’appelle et j’aime bien ça !
mercredi 29 décembre 2021
Montorgueil
J’ai passé une nuit difficile, avec des rêves qui revenaient constamment et qui me réveillaient. Quand je me suis réveillé pour de bon, j’avais l’impression de ne pas avoir dormi du tout. J’avais mal à la gorge et ma voix était caverneuse. Je suis quand même allé chez Fabien pour voir, ne fut-ce que quelques instants, ma famille : Célia, Hendrik, Joacquim, Ruben, Zephira et son ami Ian, l’adorable Julien, Fabien, Louis, Irène, Fianna… Julien aurait voulu que nous parlions un peu philosophie. Je me réjouis à l’avance du jour où nous pourrons effectivement parler « philosophie » au sens propre et profond du terme. Cela viendra certainement. J’espère qu’ils viendront tous pour mon 80ème anniversaire, le 2 février prochain !
Nous prenons l’avion ce soir et je quitte avec regret Paris et la rue de Montorgueil, si animée, si pleine de jeunesse et de bonnes choses. Mais c’est avec beaucoup de plaisir que j’anticipe le moment où je rentrerai chez moi, à Lisbonne, et où je saluerai mes chats !
mardi 28 décembre 2021
Picasso
Cet après-midi, après un délicieux déjeuner avec Charlotte, nous sommes allés visiter l’exposition sur Picasso, l’étranger, au musée de l’immigration (anciennement, le musée des colonies) avec Régis et Teresa. Une belle exposition qui nous présentait l’artiste comme quelqu’un qui a demandé la nationalité française à plusieurs reprises sans avoir jamais pu l’obtenir en raison de ses positions politiques. Les Français sont quand même très mesquins.
Ce matin nous sommes passés à la pharmacie pour nous faire tester. Nous sommes tous les deux négatifs au Covid-19. Nous allons pouvoir prendre l’avion du retour, demain soir, vers 21 heures.
lundi 27 décembre 2021
Pyjama
dimanche 26 décembre 2021
Francis
Ma sœur Françoise vient de me téléphoner. Elle m’annonce la mort de Francis qui, avant d’être le mari de ma sœur, a été l’un de mes grands amis quand j’avais 18/20 ans. Nous avons fait les 400 coups ensemble. Nous avons eu plein de discussions passionnantes. Francis était très intelligent mais aussi très égocentrique. Je n’oublie pas que c’est grâce à lui, indirectement, que j’ai eu mon poste de teaching and research fellow à l’université de York en Angleterre, en 1969. Je crois que c’était quelqu’un qui avait des gestes magnifiques de générosité spontanée. Il aimait les belles choses. Il était courageux et ne manquait pas d’audace dans ses entreprises. Il aimait prendre des risques dans la vie. Il adorait son frère aîné, Michel, qui, après Normale Sup à Ulm, a écrit plusieurs livres remarquables de philosophie heideggerienne. En même temps, il voulait lui aussi devenir « Quelqu’Un », en empruntant des voies très différentes. Il a réussi. Il a été si proche de notre famille qu’il s’est mis à la détester. Ce qui ne l’empêchait pas de rester généreux. Il avait un besoin essentiel de reconnaissance. Ce besoin, qui caractérise aussi les intellectuels, ressemble un peu à cette avidité sans fin des gens très riches qui en veulent toujours plus. Ce besoin de reconnaissance doit venir de loin et ne peut jamais être satisfait complètement. J’en ressens l’aiguillon comme beaucoup de mes collègues, mais, curieusement, ce n’est certainement pas ma préoccupation principale dans la vie.
samedi 25 décembre 2021
Vert
Des éclats de vert tendre brisent mon regard à travers les carreaux du rêve. Je me suis réveillé au cours de la nuit dernière avec cette phrase en tête. Une image accompagnait ces mots : je voyais à travers une fenêtre un petit pin en pot (celui que nous avons donné à la sœur d’Isabel et qui grandit dans sa ferme des Girassois). De nouvelles branches d’un « vert tendre » avaient poussé à son sommet. L’image était très nette.
Hier, nous avons fêté Noël chez Martine à trois. Nous avons acheté de bonnes choses chez Picard et nous avons festoyé dignement jusqu’à minuit. Ce fut un plaisir de voir Charlotte, très en forme malgré ses nombreuses heures de travail : elle s’était réveillée à 5 heures pour être à 7 heures au magasin, magasin qu’elle n’a quitté qu’à 20h30 avec une heure d’interruption pour le repas de midi que nous avons pris ensemble dans un restaurant Thaï du coin. Cela lui fait des heures sup qui lui sont évidemment payées, mieux que les heures normales.
vendredi 24 décembre 2021
Arom
jeudi 23 décembre 2021
Pete
Pete (ou Peter), c’est le nom de l’un des personnages de mon rêve de cette nuit. Il s’agit du membre de la cellule communiste universitaire dont j’ai fait partie de 74 à 76, à Strasbourg, qui, un jour, après l’exposé que j’avais fait sur un livre paru à l’époque sur la « science moderne dans la société d’aujourd’hui », essai que j’avais trouvé fort mauvais alors qu’il avait été écrit par un membre du « comité central », est intervenu après les deux premières minutes de ma présentation en disant : « Écoute, camarade Jurdant, Marx a dit… » ; ont suivi les références qu’il fallait rappeler pour ne pas heurter la sensibilité outragée de ce « camarade » transformé en gardien de l’orthodoxie du Parti. Il était maigre, pâle et hostile dans le souvenir que j’en garde. Par contre, il était devenu beaucoup plus accommodant dans mon rêve, sympathique même. Il était venu avec une femme dont les trois petits enfants étaient les miens. Je lui ai demandé de me rappeler le nom de ses (mes) enfants. Ils s’amusaient comme des chatons sur le lit. En tout cas l’intervention de Pete m’a complètement dégoûté et j’ai quitté le Parti peu après, surtout en raison de la politique préconisée par la nouvelle union de la gauche de l’époque vis-à-vis des étrangers. J’étais encore belge à ce moment-là et je me suis senti exclu.
Nous sommes sur le départ pour Paris où nous arriverons ce soir vers 20 heures.
mercredi 22 décembre 2021
Queue
Trois heures de queue en plein air, heureusement pas sous la pluie malgré un ciel chargé de gris et prêt à déverser sur nos têtes une bonne drache comme on les aime en Belgique ou dans les romans de Simenon, trois heures de queue donc pour obtenir les tests qui devraient nous permettre de passer Noël à Paris. En plus, au moment où cela devait être notre tour, je m’aperçois que je n’ai pas mes papiers d’identité. Que faire ? Ils voulaient absolument un papier d’identité avec photo. Finalement ils se sont contentés de ma carte Vitale, où il y a effectivement ma photo. Ouf !
Je viens de recevoir un coup de fil d’Isabel qui, elle-même, venait de recevoir les résultats de nos tests Covid. Nous sommes tous les deux « négatifs ». Nous pourrons donc partir. Mais, pourrons-nous revenir ?
Nous attendons la sœur d’Isabel, Elsa, qui passera Noël dans notre maison. Quant à nous, nous serons dans l’appartement de Martine à Paris avec Charlotte qui termine son travail demain à 20h. Nous arriverons à Charles de Gaulle à 20h également.
Hier soir, nous avons reçu la visite de Sandrine, une amie d’Isabel de Strasbourg. Elle est hôtesse de l’air pour Air France. Nous la connaissons depuis très longtemps et cela fait toujours plaisir de revoir de vieux amis. Le même jour à midi, nous avons reçu Joanna, l’amie de Charlotte ainsi qu’un autre de ses amis, Filipe, un Colombien qui habite à Paris et qui est pour quelque temps à Lisbonne !
mardi 21 décembre 2021
Reprise
Je crois que c’est la première fois depuis longtemps que je passe deux jours de suite sans écrire quelque chose sur mon blog. J’ai fait quelques courses hier. La matinée a été extrêmement pluvieuse et j’avais envie de ne rien faire que lire les nouvelles et résoudre des problèmes aux échecs. J’ai trouvé l’attitude de Joe Manchin (celui qui vient de torpiller le plan Build Back Better de Biden) détestable. Combien lui a-t-on donné de dollars pour qu’il trahisse ainsi son propre camp ? Car les raisons qu’il invoque pour justifier son No sont bien peu convaincantes. J’ai lu également quelques descriptions assez sanglantes de la déconfiture politique de Boris Johnson en Grande Bretagne. Heureusement qu’il continue à faire rire mais cela risque de ne pas durer longtemps. D’après ma sœur Martine il ne réussit même plus à amuser ceux qui l’ont élu parce qu’il était amusant justement.
samedi 18 décembre 2021
Littérature
Hier, j’ai commencé et terminé le roman de Mohamed Mbougar Sarr. J’ai trouvé ce roman remarquable et diablement intéressant sur cette grande question qu’il aborde à travers de multiples personnages et de multiples situations, la question de la littérature, de ce qu’elle est, de ce qu’elle nous fait à nous, lecteurs et à eux, auteurs, de ce qu’elle fait au temps et à la mémoire, « la plus secrète mémoire des hommes ». Il mérite son prix, largement. Je recommande vivement sa lecture à tous mes lecteurs. C’est un très beau livre !
Aujourd’hui, Isabel va aller chez un brocanteur dans la campagne avec Lindsay et, pendant ce temps, j’irai faire quelques courses pour Noël. En finissant le livre de Sarr hier, je me trouve à court de livres récents. Il va falloir que je replonge dans le passé de mes achats. Ah ! Je n’ai pas encore lu le dernier livre de Vargas Llosa. Peut-être vais-je m’y mettre aujourd’hui, après les courses, bien entendu !
vendredi 17 décembre 2021
Sarr
J’ai commencé le livre de Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes (Philippe Rey, 2021), prix Goncourt 2021. Après un début un peu lent et pas très engageant, je suis maintenant pris par l’écriture de cet auteur, une écriture très réflexive mais qui se lit bien c’est-à-dire, aisément. J’ai vu l’auteur dans l’émission « 28 minutes » hier soir sur Arte. Il n’a pas dit des choses particulièrement surprenantes mais comment serait-ce possible à la télévision quand on ne nous donne le temps de rien dire.
Hier soir, j’ai également vu Le Comte de Monté Christo avec Un Jean Marais tout jeune et magnifique. Malheureusement, nous n’avons pas eu droit à la deuxième partie, quand Edmond Dantes se venge de ses ennemis. Dommage !
mercredi 15 décembre 2021
Jaune
mardi 14 décembre 2021
Insom…gnaque
J’ai eu une longue insomnie cette nuit et j’en ai profité pour me relancer dans le livre que j’aimerais publier un jour et dont le titre avait été suggéré (sur le modèle du Parti pris des choses de Francis Ponge) par Guychou, Le parti pris des verbes. C’est ainsi que j’ai rajouté, en pensée seulement pour le moment, plusieurs verbes à ma collection comme border, louper, viser, couvrir, etc… Il faut maintenant que j’écrive ces petits textes. Je ne suis pas sûr de pouvoir me rappeler toutes mes formulations, mais, cette nuit, certaines d’entre elles m’ont bien amusé !
lundi 13 décembre 2021
Mussolini
dimanche 12 décembre 2021
Dans l’arbre
Un rêve étrange : je suis dans un immeuble et des gens en veulent à ma peau. Je dois me cacher. Je trouve un moyen pour me retrouver dans un garage plongé dans les ténèbres. Mais les gens risquent de venir me débusquer. Je distingue une sorte de trou en bas de l’un des murs du garage. Je m’y blottis comme je peux et me couvre de poussière, d’une poussière noire, mais elle ne vient pas du charbon. Une femme blonde descend dans ce garage. Je la vois regarder dans ma direction mais elle ne me voit pas. Elle a les traits d’un visage effrayé. Je réussis à sortir du garage et me mets à grimper dans l’arbre immense qui se trouve à côté de l’immeuble. Il faut que je rejoigne le dernier étage. C’est très haut. De grosses branches mortes se brisent dès que je les touche. Elles tombent sur le sol et j’ai peur de blesser quelqu’un. Je suis agile et très à l’aise dans les branches. Pourtant, quand je regarde vers le sol, j’ai un léger vertige. Je vois les branches tomber.
Hier soir j’ai regardé les deux vidéos de Jean-Dominique Michel sur notre épidémie de Covid. Il parle de manière sensée et les craintes qu’il manifeste quant aux règlementations exceptionnelles qui inspirent les politiques pour soi-disant lutter contre cette « terrible » épidémie, me semblent fondées. Je suis en train de lire le second volume d’Antonio Scurati sur la vie de Mussolini, L’homme de la providence (Les Arènes, 2021). On y apprend les mécanismes qui président à l’installation d’une dictature : l’intensification du culte pour un homme, le redoublement des violences d’Etat, l’étouffement de toute dissidence, etc. Nous vivons une époque qui ressemble à celle que décrit l’auteur.
samedi 11 décembre 2021
À vélo
Isabel est restée au lit ce matin. Elle est mal en point. Elle renifle beaucoup, tousse de temps en temps, a mal aux yeux et à la tête, écoute les émissions de Lacan, et me demande de lui apporter des tartines de miel, ce que je fais volontiers. J’ai filé à vélo pour lui chercher un médicament avant que les pharmacies ne se mettent à fermer. Le vélo, ce n’est pas très facile à Lisbonne. Il y a des endroits véritablement dangereux, avec des pavés, des trous, des rails de tram, des voitures qui claxonnent derrière vous, des scooters déchaînés, des petites vieilles qui traversent brusquement, etc… Mais il faisait si beau que je n’ai pas pu m’empêcher de prendre le vélo et de faire un grand tour en ville. C’est au retour que les rues deviennent vraiment hargneuses.
vendredi 10 décembre 2021
Sapin
jeudi 9 décembre 2021
Arnaque
Dans l’avion, j’ai lu le livre de Frederick Busch, Filles, Folio, NRF, 2000, un roman policier et psychologique que j’ai trouvé très bon. Une fois à Lisbonne, j’ai pris un taxi et je me suis fait arnaquer comme un vulgaire touriste par le chauffeur et ceci, malgré ma méfiance. Je lui avais demandé de voir le compteur et il m’a indiqué l’engin qui était tourné de telle sorte que l’on ne pouvait pas voir ce qu’il affichait. J’ai eu tort de payer les 18 euros qu’il m’avait demandés. Normalement cette course me coûte au maximum 10 euros. J’étais furieux. Ceci dit, j’étais content de rentrer et de retrouver la maison et Isabel qui m’attendait, assoupie dans un fauteuil.
Aujourd’hui, Gautier, le menuisier français qui nous a été recommandé pour installer notre tête de lit qui se présente comme un puzzle dont les morceaux ont été tirés des coffres en acajou que Laurent avait fabriqués pour moi mais qui étaient devenus inutiles et surtout, très lourds et encombrants. Je prendrai cet ouvrage en photo demain.
mercredi 8 décembre 2021
Communiquer ?
Dans le rêve de cette nuit, je me trouvais à l’initiative d’une manif. J’étais au premier rang et, avec Josiane à mes côtés, nous avons commencé à marcher et des gens nous ont suivis. Nous sommes arrivés devant une église et nous avons décidé de passer à travers. Dans l’église, nous avons vu des nonnes s’affairer dans le chœur d’une chapelle à gauche et j’ai commencé à crier : « Les nonnes, avec nous ! » Nous sommes arrivés à un endroit où il y avait des corps de saints dans des vitrines qui ont été brisées. J’ai aidé le personnel de l’église à mettre ces corps à l’abri. Leur peau avait une couleur verdâtre et mes mains glissaient en les empoignant. Isabel était avec moi. Nous avons aperçu un peu plus loin des nonnettes habillées de tuniques blanches qui les recouvraient totalement. J’ai eu peur que des gens s’en prennent à elles et j’ai entraîné la manif dehors.
Hier soir, j’ai dîné avec Jeannot et notre discussion a porté sur l’existence de paroles vides. Alors que dans la nature, tout est communication, comme l’a bien dit Watzlawick, je reste persuadé que l’une caractéristiques des êtres humains, dotés de cette fabuleuse « faculté de langage », est justement de pouvoir, grâce au langage, se soustraire à cette loi de la nature qui veut que tout soit communication. Le langage nous offrirait cette possibilité inouïe d’échapper à la communication, par le bais d’une « parole vide », d’une parole qui ne dit rien, n’exprime rien, ne veut rien… Comme nous nous le disions, Joëlle et moi, lorsque nous étions en train de travailler notre article sur le savoir chez Juan Benet, la communication pour les êtres humains, est un miracle, le « miracle de la communication ».
lundi 6 décembre 2021
Voyages
En fait, je voudrais parler des voyages en hiver, quand on est obligé de mettre plusieurs couches de vêtements, dont les poches sont remplies de papiers indispensables : cartes d’identité, passeport, billets de trains, cartes d’embarquement pour les avions, passé sanitaire, test PCR, etc., sans compter les clés des divers endroits où l’on a été gentiment reçu, les cartes bancaires, le porte-monnaie, les cartes de visite récemment reçues, les lunettes, le téléphone, bref, toutes ces « choses » qu’il faut transporter et montrer quand on vous demande de les voir : « Mais où ai-je mis ce foutu billet ? » On cherche fébrilement, on retourne ses poches desquelles se déversent des flots de papiers impertinents, quelle guigne !, bref, voyager en hiver n’est pas une mince affaire ! Et comme vient de me le faire remarquer ma fille Célia, il y a encore les masques à rajouter à cette liste à la Prévert, sans raton-laveur évidemment !
dimanche 5 décembre 2021
Werlé
Hier soir, Josiane m’a montré quelque œuvres d’une artiste alsacienne, Petra Werlé, qui fait des mini sculptures en mie de pain. Elle a ainsi composé une scène qui fait énormément penser à Jérôme Bosch. J’ai pris une photo mais tout l’art de cette artiste se trouve effectivement dans la minutie des expressions des petits personnages qu’elle façonne et que l’on ne distingue pas bien sur la photo que j’ai prise. Regardez :
Ce dimanche, au lieu d’aller me geler à l’internat à Luxembourg, je suis allé voir Guychou au Bois de Champ avec Josiane. Ils nous ont invités à déjeuner et ce fut un vrai plaisir de voir les progrès de Guy, son incroyable vivacité, il peut marcher tout seul, il a retrouvé l’intégralité de sa parole, il a ce sourire d’ironie bienveillante qui accompagne l’attention avec laquelle il écoute tout ce qui se dit autour de la table. C’est merveilleux de le voir en si bonne forme.
samedi 4 décembre 2021
Bleu
Dans l’après-midi, je suis allé visiter une autre exposition sur le thème « les arbres et les oiseaux » qui nous était offerte par une petite galerie située dans le quartier de l’Esplanade. J’y suis allé avec Josiane et sa sœur Martine. J’ai trouvé les peintures de Caroline Lafforgue assez intéressantes. On peut voir ci-contre un ara bleu . La couleur bleue est rare dans la nature si l’on excepte évidemment le ciel et la mer. Mais il y a aussi des fleurs et des oiseaux. Il n’y a pas d’arbre bleu. Je pense qu’il doit exister également des poissons bleus.
vendredi 3 décembre 2021
Vertige académique
jeudi 2 décembre 2021
ATK
mercredi 1 décembre 2021
Transe
J’ai pris le tram ce matin pour aller chez Josiane. Ligne directe de la Robertsau à Illkirch. C’est Josiane qui m’a fait suivre cet article du Monde (que j’ai envoyé ensuite à Sasha et quelques autres). C’est un article sur « la transe » et les chamans du monde moderne. Il parle beaucoup de Corine Sombrun qui a appris ce genre de pratique avec les chamans de Mongolie. L’article mentionne également l’ouverture d’un enseignement à Paris VIII. Cela me semble très intéressant. Corine Sombrun a écrit plusieurs livres que j’aimerais bien lire évidemment. Il y a notamment La diagonale de la joie qui, après La diagonale d’Alekhine, devrait m’enchanter.
mardi 30 novembre 2021
Saule
Ce midi, j’ai mangé avec Elsa P. qui se demande si elle doit candidater sur le poste du Dr Thierry, bien connu sur ce blog, à Paris-Diderot, poste qui a été publié dans le cadre du Master de journalisme scientifique dont j’étais encore le responsable il y a dix ans. Je lui ai dit que c’était un bon poste et que travailler avec Frédéric était un plaisir. Mais elle hésite et je la comprends. Ce Master, qui a d’ailleurs changé de nom, s’est détérioré à cause des départs successifs qu’il a subis. C’est dommage. Mais c’est là qu’il faudrait quelqu’un comme elle pour redonner de la vigueur à cette belle formation littéraire destinée aux étudiants scientifiques.
Après le déjeuner, je suis allé visiter mon ami Bernard, que j’ai trouvé en bonne forme. Très présent. Et en train de terminer son prochain livre sur l’origine de la monnaie. Un grand sujet qui m’a inspiré beaucoup de réflexions quand je l’ai abordé il y a 35 ans environ.
Au retour j’ai pris la photo d’un saule pleureur un peu particulier que j’ai rencontré sur le chemin de mon retour chez Célia. Il faisait un froid glacial.
lundi 29 novembre 2021
Aéroport
Me voilà, assis sur l’un de ces sièges très inconfortables que l’on trouve dans tous les aéroports. J’attends que la « porte 20 » s’ouvre, celle par laquelle nous serons acheminés vers l’avion de la compagnie Vueling. J’arriverai à Madrid vers 10h30 et en repartirai pour Strasbourg vers 15h L’environnement sonore est fait d’annonces de départ dans toutes les directions, surtout européennes. Parfois, on appelle un passager en retard. Le dernier dont j‘ai entendu le nom était Ricardo Moreira. Je suis assez chargé bien que j’aie pris le strict minimum.
Et voilà, je ne suis pas Parti de la porte 20. Comme il ne s’y passait rien, au bout d’un moment, j’ai été m’informer. Bien m’en a pris parce qu’ils (« ils » ????) avaient changé la porte de départ de ce vol qui était maintenant programmé pour partir de la porte 25.
Je suis à.Madrid, dans cet immense aéroport où il faut marcher des kilomètres entre chaque avion. Dans celui qui m’a amené ici, j’ai vu la fin du film de Ken Loach, Family life que m’avait si chaleureusement recommandé Christine. C’est un film terrifiant et à l’idée que Christine a pu vivre quelque chose de ce genre au moment de son adolescence, je me sens vraiment mal. Comment peut-on sortir d’un tel guêpier ? Et surtout, relativement indemne ?
samedi 27 novembre 2021
Canapé
Je n’ai goûté le sanglier offert hier aux psychanalystes qu’aujourd’hui à midi et je l’ai trouvé très bon. Un peu sec peut-être mais excellent, surtout grâce à la sauce et aux accompagnements (choux rouge et marrons).
Demain je dois préparer mon bagage pour les prochains quinze jours que je vais passer en France (Strasbourg) et au Luxembourg où, je suppose, que j’aurai droit à quelques jours de neige. Je m’en ; ;
vendredi 26 novembre 2021
Gain
De Patrice Gain, je lis actuellement le roman intitulé De silence et de loup (Albin Michel, 2021). Une écriture facile et un récit peu compliqué qui se déroule dans les froides solitudes du grand Nord. Cela se lit aussi vite que si on le lisait dans un train à l’époque où le TGV n’existait pas encore entre Strasbourg et Paris.
jeudi 25 novembre 2021
Tim
Hier à midi, nous avons reçu les quatre navigateurs qui, partis de La Rochelle, s’embarquent pour une transat dont la deuxième étape fut Alcantara, l’un des ports de plaisance de Lisbonne. Stéphane, Denis, Jonas et Davido. Isabel avait préparé du poisson au roquefort. Ils ont bien apprécié. Nous avons eu beaucoup de plaisir à parler avec eux. Nous les reverrons très certainement. Il faisait beau et nous avons déjeuné sur la terrasse.
Le soir, Samantha a reçu, chez nous, ses amis pour fêter son anniversaire. Un dîner anglophone. Je ne suis venu qu’à la fin, pour le gâteau. Aujourd’hui, nous avons revu Samantha et Tim. J’ai eu une longue discussion avec Tim, que j’ai trouvé très sympathique.
Le soir, il y avait une réunion du groupe de lecteurs de l’Institut français du Portugal. Nous étions peu nombreux mais la discussion a été très animée. J’ai offert à l’Institut du livre que j’ai signé avec Jeannot. Le destructionnaire. Joanna, qui est l’animatrice de ce groupe se propose de nous inviter, moi et Jeannot, pour une conférence-débat à l’Institut. Je serais très heureux de contribuer à l’organisation de ce débat. J’espère que Jeannot répondra positivement à une telle invitation qui n’aura pas lieu avant le mois de février.
mercredi 24 novembre 2021
Ruffin
Et aujourd’hui j’ai commencé un livre de Joao Guimaraes Rosa (photo ci-jointe), Mon oncle le jaguar & autres histoires (Chandeigne, 2018). Il s’agit d’un auteur brésilien contemporain dont le style fait effectivement penser à celui de Joyce. En très différent bien sûr.
mardi 23 novembre 2021
Sanglier
Christine et Eric sont partis. Ils m’avaient invité à traverser le Tage avec eux pour aller déjeuner de l’autre côté mais je ne me sentais pas très bien. Au lieu de cela, j’ai déjeuné avec Samantha et Tim, chez nous. Un bon steak et une salade.
Et voici la cuisse du sanglier qui a été tué par Joao, la copine d’Isabel, qui nous l’a offerte. Je sens que les psychanalystes du vendredi vont se régaler. Et moi aussi, le lendemain. Isabel me dit d’ailleurs qu’il y en aura d’autres. Il semblerait que la population de sangliers portugais a beaucoup augmenté ces derniers temps.
lundi 22 novembre 2021
Statu quo
Ce matin, nouvel examen quelque peu intrusif de l’intérieur de ma vessie. Assez désagréable mais finalement pas vraiment douloureux. Isabel a parlé aux médecins qui m’examinaient aujourd’hui et à ceux qui m’avaient examiné la dernière fois. Il semblerait que la lésion observée la dernière fois n’ait pas bougé : elle n’a pas augmenté de taille et n’a pas changé d’aspect. Donc : on ne va pas me charcuter prochainement ; on reporte à trois mois un nouvel examen pour voir si le problème évolue et surtout dans quel sens il évolue si c’est le cas. Date de cet examen : le 22/2/2022 !
dimanche 21 novembre 2021
3e dose
Aujourd’hui je suis allé me faire injecter une troisième dose du vaccin Pfizer. J’étais au milieu d’un groupe assez important de vieux, aux airs parfois un peu égarés, attendant qu’on leur dise « asseyez-vous là », « maintenant, allez là-bas », « attendez ici », etc., bref, des consignes dont on ne comprend pas toujours les raisons, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ces vieux juifs qui se faisaient embarquer pendant la guerre, sans savoir précisément ce qui les attendait, mais qui obtempéraient silencieusement, parfois même tranquillement…
Nous avons déjeuné avec Samantha et son compagnon, Tim, que j’ai trouvé très sympathique. J’ai du mal à penser qu’il a pu soutenir Trump, mais les gens peuvent parfois nous surprendre ! Nous avons été à Oeiras, dans un magasin de plantes et de fleurs, et nous sommes revenus avec beaucoup de verdure (jasmin, maracuja) à planter dans le fossé que nous avons dégagé le long du mur Est de notre terrasse Sud.
Hier nous avons fait une belle rencontre avec les quatre navigateurs, voisins et amis de Christine et Eric sur la Marne, qui ont entamé une transat et ont fait escale à Peniche, à une centaine de km au nord de Lisbonne où nous avons dîné, enfin, où ils ont tous dîné sous mes yeux dans un restaurant de pêcheurs tout au fond du village.
samedi 20 novembre 2021
Visite
Mon collègue et ami Eric Gallais et sa compagne Christine nous rendent visite depuis hier. Ils passeront le week end avec nous. Je suis allé les chercher à l’aéroport et ce matin après le petit-déjeuner, ils sont partis au marché aux puces. Cet après-midi, si tout va bien, nous irons à notre tour rendre visite à l’un de leurs amis qui fait la transat et qui a fait une escale à Péniche.
Hier j’ai lu roman de Jérémy Fel, Les loups à leur porte, (Le livre de Poche) qui est un roman vraiment noir à cause de son personnage principal, diabolique à souhait, violeur, tueur, menteur, tricheur, cruel, etc. C’est un roman assez étrange, qui entremêle différentes histoires qui, apparemment, n’ont pas vraiment de rapports entre elles. Le lecteur s’attend à ce qu’à un moment donné, un lien se tisse entre les récits, par exemple entre ce qui se passe aux Etats-Unis et ce qui se passe en France, mais non, bernique, le lien n’est pas explicité. Cela dérange un peu, car on ne comprend pas pourquoi certains événements sont racontés.
jeudi 18 novembre 2021
Karli
mercredi 17 novembre 2021
Bois
Hier j’ai vu les documentaires de THEMA sur Arte : l’histoire de la monnaie européenne et ensuite, deux documentaires sur l’Ukraine, dont je plains le président Zelenski, tant sa situation par rapport à la Russie et à l’Europe, me paraît compliquée. En fait, j’ai l’impression qu’il se trouve, lui et son peuple, dans une impasse.
mardi 16 novembre 2021
Stavroguine
J’ai relu aujourd’hui La confession de Stavroguine, de Dostoïevski. Je ne m’en souvenais plus.
J’ai également fait une photo du coucher de soleil.
lundi 15 novembre 2021
Western
Je viens de voir un film sur Netflix : The Harder they Fall. C’est un western avec des bandits, des chevauchées, des gens cruels, un hold up dans un banque blanche, tous les personnages de ce western sont noirs. Le film était assez prenant avec des règlements de compte très sanglants. J’ai quand même un peu l’impression d’avoir perdu mon temps mais bon, c’est comme ça. Cet après-midi je suis allé en ville avec Isabel pour choisir un tissu d’ameublement pour notre divan qu’il faut refaire. Nous referons également les deux fauteuils que nous avions achetés en même temps que le divan.
dimanche 14 novembre 2021
Chic
Il fait vraiment très beau : un ciel immensément bleu aux marges blanches à l’horizon, du côté de Setubal, un calme absolu avec, de temps en temps, le son d’une cloche isolée. Hier nous sommes allés voir l’exposition de poteries de notre amie Izilda. Elle fait des choses magnifiques. Au retour, nous sommes allés voir le nouvel appartement de Lindsay en haut de la rue. C’est un apparemment assez grand avec plusieurs vues assez larges sur Lisbonne. Pour recevoir des amis, sans doute. Tout doucement, le quartier devient de plus en plus chic !
samedi 13 novembre 2021
Torture
Je termine La fête au bouc, de Vargas Llosa. Livre terrible qui donne tous les détails de cette dictature qui, après l’assassinat de Trujillo, s’achève dans les horreurs de la torture de ceux qui ont libéré Saint Domingue de la tyrannie de ce dictateur sanguinaire.
vendredi 12 novembre 2021
Vargas Llosa
Je n’avais pas encore lu de livres de ce prix « Nobel de Littérature » péruvien (2010). Alors, en voyant l’une de ses œuvres sur l’étal de la Nouvelle Librairie Française, je n’ai pas hésité et, ce matin, je me suis plongé dans ce roman historique qui retrace les dernières années de ce dictateur caricatural mais néanmoins sanguinaire que fut Rafael Leonidas Trujillo, maître incontesté de Saint-Domingue pendant de longues années.
jeudi 11 novembre 2021
Nitchevo
« Never mind », ou « Ça ne fait rien », telles sont les traductions possibles de cette expression russe, empreinte de fatalisme et d’acceptation et que Stefan Zweig utilise à deux reprises pour caractériser l’un des aspects de l’âme russe, dans le petit essai qu’il a publié après son voyage en Russie en 1928. L’écriture de Zweig est incomparable d’élégance et de clarté. En le lisant en français on aimerait constamment y reconnaître cette langue allemande que je connais si mal. En tout cas, j’ai beaucoup aimé ce petit livre qui commence par un beau texte sur le retour de Lénine en Russie en 1917, dans ce « wagon plombé » que le gouvernement allemand lui a permis d’affréter pour son retour au cœur d’une situation politique très compliquée. Le dernier texte de ce livre est une sorte d’éloge du poète Maxime Gorki qui m’a donné une furieuse envie de faire connaissance avec lui.
mercredi 10 novembre 2021
Complices
Ce matin, j’ai lu un petit livre de Simenon , Les complices (Le Livre de poche, 2020). Ce n’est pas un « Maigret ». Il s’agit d’une histoire assez banale de délit de fuite après un accident d’autocar ayant fait plus d’une quarantaine de victimes. Des enfants revenant d’une colonie de vacances. L’accident a été causé par l’embardée d’une traction-avant noire. Son chauffeur n’avait qu’une main gauche sur le volant, l’autre étant occupée entre les cuisses de sa passagère. Ce petit livre est un chef d’œuvre de psychologie. Simenon nous décrit les affres dans lesquelles ce personnage un peu frustre se retrouve, tout en essayant de mener sa vie selon ses habitudes. Le style de Simenon est d’une simplicité remarquable alors que les sentiments qu’il décrit sont extrêmement complexes.
Nous avons reçu à dîner hier soir Lindsay, de retour à Lisbonne, et l’homme, Polonais d’origine, qui doit l’aider à s’installer dans le nouvel appartement qu’elle a loué tout en haut de notre rue. J’étais à table avec eux, mais je n’ai rien mangé, poursuivant ainsi ce jeûne intermittent que j’observe depuis une quinzaine de jours.
mardi 9 novembre 2021
Remplacement
Cela fait quelques jours maintenant que je veux écrire un texte sur cette idée de « grand remplacement », défendue de manière répétitive par Eric Zemmour et reprise à foison par les médias et, bien qu’à demi-mot, par les partis de droite. L’occasion d’en parler m’est offerte par le livre de Pierre Bayard, Œdipe n’est pas coupable (Éditions de Minuit, 2021) que j’ai lu hier. Le propos de Bayard, comme dans ses livres précédents (je les ai lus presque tous), est de relancer une enquête sur une affaire du passé, en l’occurrence le parricide commis par Œdipe sur celui dont il ne savait pas que c’était son père, Laïos, histoire racontée par Sophocle dans la célèbre tragédie Œdipe roi, au Ve siècle avant Jésus-Christ.. L’auteur avance l’hypothèse qu’Œdipe est sans doute innocent du meurtre de son père et le raisonnement qu’il nous offre en incriminant un autre personnage de cette tragédie est assez convaincant. Je ne vais pas dire qui c’est. Mais, pour revenir au lien entre ce texte et l’idée de « grand remplacement », il me semble nécessaire de citer le passage qui me l’a fait sentir : « La pensée s’arrête, effrayée, à la seule idée qu’une partie importante de notre vie inconsciente puisse être dirigée contre nos proches, en particulier nos propres enfants. Une pensée d’autant plus insupportable qu’elle ne concerne pas les individus seuls, mais doit sans doute être étendue aux groupes et aux sociétés. N’arrive-t-il pas à celles-ci de privilégier leur confort à la vie future de leurs enfants et de se désintéresser du destin de ces derniers, voire de souhaiter inconsciemment qu’ils ne leur survivent pas ? Aucune société […] ne saurait reconnaître sans miner les bases sur lesquelles elle est bâtie qu’elle peut être animée, dans les idées qui la traversent comme dans ses institutions ou ses comportements collectifs, par la volonté de tuer ceux qu’elle a mis au monde, voire de leur interdire d’avoir un avenir. » (P.177)
En réfléchissant au « grand remplacement » de Zemmour, je m’étais dit qu’il s’agissait en fait d’un fantasme nourri par ce qui est effectivement le grand remplacement des générations, largement compromis aujourd’hui par le réchauffement climatique, d’ailleurs, mais néanmoins inéluctable. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui remplaceront les vieux et cela est vrai depuis vraiment très, très longtemps. Évoquer l’idée que ce « grand remplacement » implique des populations maghrébines de religion différente, c’est d’abord le résultat d’un déni lié à la succession des générations. En déplaçant le sens de ce remplacement pour en rendre responsable et/ou coupable des populations étrangères, Zemmour participe au négationnisme qui affecte la question du climat et permet à la génération des vieux —dont je fais partie, évidemment— d’ignorer ses responsabilités dans la survie de ceux qui suivront. Le succès de cette idée malheureuse pose question. Ne faut-il pas y voir une manière sociale et culturelle d’échapper à notre destin mortel ? À l’heure où les religions ne peuvent plus rien promettre, l’écho que cette idée peut avoir sur des populations désorientées par l’absence de toute possibilité de consolation divine, ne peut qu’être très important et surtout, dévastateur.
lundi 8 novembre 2021
Anarchie
Je viens d’écouter les « chemins de la philosophie » sur France-Culture, une émission consacrée à l’anarchie/anarchisme et qui nous a permis d’entendre Catherine Malabou dont le dernier livre porte précisément sur ce thème. L’ordre sans le pouvoir, le social sans domination, la coopération et l’entraide (Élysée Reclus) plutôt que la concurrence et la compétition, l’auto-organisation locale plutôt qu’un gouvernement central, la commune plutôt que l’État, telles sont les promesses de l’anarchisme, promesses qui ne pourraient être tenues qu’à la condition que l’on s’y mette tous, ensemble, sans exclure qui que ce soit. Serait-ce possible ? Comment se débarrasser de nos habitudes de dominants/dominés ? Nous croyons que le pouvoir est une nécessité parce que sans lui, ce serait la lutte de tous contre tous, comme le prétendait Hobbes, la loi de la « jungle »… Mais de quelle « jungle », de quelle « nature » parlons-nous ? Où avons-nous cherché la croyance selon laquelle il n’y aurait pas d’ordre dans la nature alors que c’est tout le contraire. L’interdépendance universelle des éléments de la nature, leur coordination spontanée pour faire en sorte que la vie puisse exister, tout devrait nous convaincre que la nature est bien ordonnée et que l’anarchie en serait l’expression humaine par excellence. David Graeber, avec son dernier livre posthume, pourrait sans doute nous aider à changer nos idées sur ces questions.
Hier, j’ai lu le dernier roman de Patrick Modiano, Chevreuse (NRF, 2021) où l’on retrouve cette belle capacité que l’auteur a de faire s’entrechoquer des noms propres de personnes et de lieux pour faire vivre la mémoire, la montrer à l’œuvre pour rendre compte d’un temps qui n’a plus rien de linéaire, d’un temps décousu dont le texte reprend les trames diverses pour y retrouver des motifs cachés.
dimanche 7 novembre 2021
Vian
samedi 6 novembre 2021
Je vole
Hier, grande première à Lisbonne : j’ai pris le vélo électrique d’Isabel pour aller faire des courses. Le matin je suis allé à Pingo Doce, avec mon sac à dos pour acheter pain, vin, myrtilles, pistaches, etc. Le magasin n’est pas très loin. C’était un essai que j’ai trouvé assez concluant : oui, il est possible de faire du vélo (électrique) à Lisbonne à l’âge de 79 ans. J’ai donc renouvelé l’expérience dans l’après-midi, pour aller plus loin, jusqu’à la Nouvelle Librairie Française. Je voulais acheter le Goncourt de cette année mais malheureusement leur stock était épuisé. Mon expérience des rues de Lisbonne à vélo s’est enrichie de tous les pavés qu’il a fallu endurer sur ce vélo qui ne bénéficie d’aucune suspension. Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui était essentiel, c’était de voir comment le vélo réagissait aux exigences pentues de la ville. Et il ne m’a pas déçu. Il aborde les montées comme la chèvre de M. Seguin, avec enthousiasme et détermination. On avale les dénivelés, le vélo nous fait voler vers nos destinations. Quand je suis rentré à la maison, Isabel —qui était très inquiète de me voir traverser la ville à vélo et sans casque—, surprise, m’a dit : « Déjà ? »
vendredi 5 novembre 2021
Deux rêves
Deux rêves cette nuit : la premier mettait en scène la famille d’où je viens. On venait de déménager et on installait le mobilier. Mon père me demande d’installer une barre de cuivre dans un buffet, le genre de barre à laquelle on suspend des vêtements. Je ne comprends pas cette demande. Ne serait-il pas préférable d’installer une étagère supplémentaire plutôt qu’une barre. Il me faut un mètre pour couper la barre à la bonne longueur. J’ai la barre dans la main mais je ne me résous pas à faire ce bricolage. Pourtant, ma mère insiste et me demande si c’est fait. Non ! Ce n’est pas fait. Mon deuxième rêve implique ma situation dans ma première belle-famille. Agnès a reçu une convocation à la police, une sorte d’injonction liée, croit-elle, à l’accident que j’avais eu avec la 204 qu’elle m’avait prêtée. Et cela l’ennuie beaucoup. Mais, dans le rêve, je pense que cette injonction concerne une autre affaire. Mais je ne dis rien. J’attends qu’elle soit éclairée par les policiers qui traiteront son affaire. Comme je la vois si embêtée, je la serre dans mes bras, une sorte de big hug de tendresse. J’ai l’impression qu’elle en est émue mais elle ne le montre pas et je m’étonne moi-même de ce geste un peu trop familier que j’ai eu spontanément envers elle.
jeudi 4 novembre 2021
Citronnier
Je continue ma lecture de Lobo Antunes et de son écriture singulière ; une écriture qui vous oblige à partager ce flux de pensées et de souvenirs dont la présence est si prégnante qu’on les fait siens au fur et à mesure que l’on progresse dans le livre.
mercredi 3 novembre 2021
Problèmes
J’avais effectivement déjà lu L’affaire Vargas de Pessoa. Aussi ai-je commencé un autre livre, celui de Lobo Antunes, La nébuleuse de l’insomnie, qui me fait retrouver cette écriture étrange de l’auteur, l’un des auteurs portugais préférés d’Isabel.
À part ça, je continue mon jeûne intermittent : je ne mange plus le soir et cela me fait le plus grand bien. Je me sens plus léger, au sens propre comme au sens figuré.
Aujourd’hui j’ai passé l’essentiel de mon après-midi à résoudre des problèmes d’échecs. Je m’améliore tout doucement mais mes progrès sont très lents.
mardi 2 novembre 2021
Massage
J’ai commencé L’affaire Vargas, de Fernando Pessoa. Mais j’ai l’impression que je l’ai déjà lu.
Cet après-midi, Isabel m’a payé un massage qui a été effectué à la maison par la coach qui lui fait faire des exercices trois fois par semaine. Je n’ai pas été absolument convaincu. Certes, c’est assez agréable, mais sans plus.
lundi 1 novembre 2021
Donizetti
Nouvelle évocation de l’exode de 1940, hier soir, dans le film de Pierre Granier-Deferre, Le train, avec Jean-Louis Trintignant et Romy Schneider. Les images de cette masse de gens venus de Belgique et du Nord de la France, sur les routes dans toute sorte de véhicule et bien souvent à pied, sont terribles, avec les avions allemands dans un ciel qui gronde, prêts à mitrailler aveuglément… Je ne sais pas si ma mère a connu cette peur d’une mort venue du ciel. De Liège, elle est partie pour Le Mans dans une voiture avec d’autres membres de la famille.
Ma sœur Martine me corrige. L’exode de ma mère l’a conduite au château du Besset en Ardèche.
En fin de soirée, nous avons eu droit à l’opéra de Gaëtano Donizetti, Lucia di Lammermoor, avec Irina Lungu dans le rôle principal. Interprétation magnifique de la folie de Lucia dans l’acte 3. L’opéra a été diffusé sur Arte vers 22h30.
Je viens de terminer La diagonale Alekhine d’Arthur Larrue. Mon malaise durant cette lecture s’est poursuivi pendant quelque temps pour se transformer en fin de parcours en un réel intérêt. C’est un livre vraiment passionnant sur ce champion du monde d’échecs pendant près de vingt ans. Une personnalité en tout point détestable qui s’est acoquiné avec les Nazis pour défendre une position anti-sémite insupportable. Mon malaise est directement lié à l’écriture mal dégrossie —mais c’est peut-être un choix délibéré— de ce livre.
dimanche 31 octobre 2021
Flonflons
Hier soir, c’était la fête. Isabel avait invité beaucoup d’amis, les voisins, bref beaucoup de monde même pour la grande maison que nous habitons. Malheureusement, il pleuvait à verses dehors ce qui fait que l’on s’est tous retrouvés dans notre salon-cuisine du 4ème étage. Il y avait trop de monde à mon goût mais j’ai eu plaisir à parler avec certaines personnes que je n’avais pas vues depuis quelque temps. Je n’ai pas attendu la fin de la soirée pour me retirer dans notre chambre au 2ème étage, ce qui fait que je n’entendais pas les flonflons de la fête. En fait, on n’a pas eu droit aux flonflons parce que nos appareils de diffusion de la musique sont en panne depuis longtemps.
J’ai lu la moitié du nouveau roman d’Arthur Larrue, La diagonale d’Alékhine (NRF, 2021), et je ne sais pas si je vais continuer ma lecture. Ce texte me met mal à l’aise. Alors que j’avais apprécié le premier roman (Orlov la nuit) de ce jeune écrivain qui habite à Lisbonne et que nous connaissons bien, je trouve ce livre très décevant. J’essayerai de m’expliquer là-dessus, plus tard.
vendredi 29 octobre 2021
Sagesse
Le groupe de lecteurs de la médiathèque de l’Institut français du Portugal s’est réuni de nouveau, pour la première fois depuis plus d’un an. Je suis content de retrouver mes anciennes complices. J’ai appris cependant que Nicole, l’une des participantes les plus fidèles et qui, je crois était la doyenne du groupe, nous a quittés cet été pour toujours. Je me souviens de son sourire et de son regard pétillant d’une douce ironie. Il y une nouvelle lectrice, polyglotte et italienne à l’origine, très charmante. Et puis, bien sûr, Joanna Valence, responsable de la médiathèque et son assistante, Célia, très vive et souriante. À part moi, un autre homme, Luis, féru d’histoire. Le groupe reste très féminin et cela me convient tout-à-fait.
J’ai commencé à lire le dernier livre d’Edgar Morin, Leçons d’un siècle de vie (Denoël, 2021). Voici un auteur qui a eu 100 ans cette année et qui, apparemment, a encore toute sa tête. Impressionnant. Ceci dit, son livre témoigne d’une sagesse très traditionnelle. Mais la sagesse n’est-elle pas toujours quelque peu traditionnelle ? Il y a dans l’idée de sagesse quelque chose comme de l’acceptation, voire une sorte de résignation. Ce n’est pas vraiment le cas d’Edgar Morin qui parle beaucoup des hasards de sa vie, de ses malchances et des étapes heureuses de son parcours.
C’est aujourd’hui l’anniversaire d’Isabel. Le téléphone n’arrête pas de sonner.
Ce matin, la balance indiquait 70,3 kg. Mon IMC est à 23,18.
jeudi 28 octobre 2021
Train
6h16, ce matin : je me réveille. Voyant l’heure qu’il était, je me recouche en me promettant de me réveiller une heure et une minute plus tard. 7h17 pile : je me réveille à nouveau avec cette satisfaction particulière (et coutumière), celle de maîtriser assez bien mon temps de sommeil. Pourtant, dans mon sommeil les choses ne se passent pas de la même manière à en croire le rêve qui, à 7h17, a clos ma nuit. J’arrive à 11h29 à la gare pour prendre mon train dont le départ est prévu à 11h30. Je me précipite sur le quai mais on me dit que ce n’est pas le bon train dans lequel j’allais monter et qu’il me faut descendre d’un étage pour le trouver. Je me précipite à nouveau et… resté sur le quai, je vois partir mon train, ce qui me réveille pour de bon !
J’ai terminé hier soir le beau roman de Kamel Daoud, entamé avant-hier. C’est l’histoire de l’éveil d’un adolescent à l’écriture et à la lecture. Partiellement autobiographique sans doute. L’auteur met en scène une écriture qui sauve de la mort. C’est ce dont Zabor fait l’expérience, heureux d’avoir ce don d’interrompre l’agonie de ses proches et de prolonger leur vie pendant quelque temps. Il ne réussira pas cependant à prolonger la vie de son grand-père, ni de son père dont la mort lui inspire beaucoup de pensées.
Hier j’ai également vu le documentaire, La fille de Brest, sur Irène Frachon, la lançeuse d’alerte qui a déclenché l’affaire du Médiator, le médicament anti-diabétique des laboratoires Servier, qui fut prescrit également pour lutter contre l’obésité et qui a causé de nombreux morts en France. Ce film, dont le contenu m’intéressait beaucoup, m’a déçu. Tout d’abord j’ai trouvé bizarre que le présentateur nous prévienne que l’actrice qui jouait Irène Frachon avait un accent étranger. Et en effet, l’actrice avait un accent qui, bien souvent, ne permettait pas de comprendre ce qu’elle disait. Pour jouer un personnage bien français et en plus, breton, on se demande ce qui a pu motiver un tel choix. Et, comme d’habitude dans ce genre de film, la musique se révèle inappropriée, intervenant malencontreusement à des moments où l’on aurait aimé mieux comprendre ce que les gens se disaient. J’ai eu l’impression que ce film gâchait une histoire qui, en elle-même, a dû être beaucoup plus intéressante que ce qu’il en révélait de manière bien maladroite.
mercredi 27 octobre 2021
CO2
Le documentaire sur Big Pharma diffusé hier soir sur Arte ne peut que scandaliser : ce qui compte, ce n’est pas la santé des gens mais le profit, encore le profit, toujours le profit. Ç’en est écœurant. Et le docu suivant n’était guère rassurant. Il s’agissait des plus grandes industries pétrolières qui, de source sûre, savaient dès le début des années 70, qu’elles provoquaient le réchauffement de la planète en vendant leur énergie fossile. Ces industries savaient mais ne faisaient rien pour changer. D’ailleurs, elles ne font toujours rien et continuent à chercher et extraire le pétrole de la terre. Le cynisme de ces grands patrons n’a pas de borne. Il y eut ensuite un petit documentaire sur l’empreinte écologique de personnes ordinaires, nous par exemple. Comment la calculer et surtout comment réduire cette empreinte carbone par de tout petits renoncements qui finissent effectivement par payer. Un film encourageant qui montre que nous sommes tous responsables de cette empreinte et donc, de notre contribution au réchauffement.
mardi 26 octobre 2021
Dogman
C’est le titre du film italien de Matteo Garrone (2018) —inspiré d’une histoire vraie— que j’ai vu sur Arte hier soir, un film terrible, terrifiant, où l’on voit comment le fort a raison du faible, par la violence et les coups, puis comment le faible a raison du fort, par l’innocence qui trompe et la ruse. J’ai bien aimé ce film, peut-être en raison du jeu magnifique de Marcello Fonte dont le physique me rappelait mon ami Paul Ginsborg.
Je suis toujours en train de lire Kamel Daoud, cet auteur algérien qui a écrit Meursault, contre-enquête, une réponse à L’étranger d’Albert Camus (voir 31 mai 2016). Ce livre est un roman dont l’héroïne est l’écriture, cette écriture qui sauve de la mort et de l’oubli. Il y a de très belles pages, mais la lecture de ce livre est un peu ingrate, parfois difficile parce qu’elle nous emmène dans un monde de rêves et de fantasmes trop étrangement personnel. Pourtant on y découvre la vie dans un petit village algérien près d’Aboukir.
lundi 25 octobre 2021
72
J’ai terminé hier le très beau livre d’Antoine Wauters, l’histoire de Mahmoud, un professeur de lettres et poète en Syrie, face au lac el-Assad envahissant, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973 et qui a englouti son village et sa maison qu’il continue à visiter en plongeant dans l’eau avec son masque et son tuba. Dans les profondeurs du lac, il y a ses souvenirs alors que sur la terre, il y a un commencement de révolte contre Hafez el-Assad, le père de Bachar, puis Daech. L’auteur vient de Liège. Son écriture est légère et poétique. Du coup, hier soir, j’ai entamé un roman de Kamel Daoud, Zabor ou les Psaumes, Actes Sud, 2017.
J’ai revu, hier soir, le western, Vera Cruz, de Robert Aldrich, avec Gary Cooper et Burt Lancaster, un documentaire sur la vie de Charles Bronson et ensuite, un second documentaire sur le compositeur et assassin de la fin du XVIème siècle, don Carlo Gesualdo dont la musique vocale est fascinante.72, c’est le poids que la balance m’a indiqué ce matin quand je me suis mis dessus, tout nu. Le jeûne intermittent que je poursuis depuis quelques jours semble produire ses effets : un seul repas conséquent par jour, si possible à midi. Bien sûr je continue à me faire un œuf à la coque tous les matins. Il faudra cependant que je déroge à la règle de temps en temps, quand je serai requis pour participer à la vie sociale de la maison.
dimanche 24 octobre 2021
Gambas
Hier, j’ai lu le nouveau livre de Jean-Christophe Rufin, Les flammes de pierre (NRF, 2021), un roman sur les passions que peuvent inspirer la haute montagne, l’escalade, la sauvagerie immobile des grands murs de granit, la neige, les grêlons, les éclairs, la foudre, les limites, etc. Ce livre m’a remis dans l’atmosphère des livres de Frison-Roche que je lisais quand j’étais adolescent. Le récit évoque un établissement de santé sur le plateau d’Assy, près de Chamonix, où je crois bien que mon père est allé pour une cure assez longue à la fin des années 50.
Cette nuit j’ai fait un rêve qui m’a permis de constater qu’il était tout aussi difficile de décortiquer des gambas dans un rêve que dans la réalité, surtout quand elles sont déjà couvertes de mayonnaise : les doigts glissent sur leur carapace et on en met partout. Heureusement, ces conditions oniriques font que les taches ne tachent pas.
Hier soir j’ai pu voir un documentaire archéologique sur le pharaon Amenhotep III (le grand-père de Toutankamon), mort en 1353/52 av. JC après un règne de plus d’une trentaine d’années.
J’ai entamé hier soir le roman merveilleusement poétique d’Antoine Wauters, Mahmoud ou la montée des eaux (Verdier, 2021).
samedi 23 octobre 2021
Liberté
Cette nuit, mon rêve me situait dans une équipe qui faisait l’audit d’une entreprise, « Aventa » ou « Inventa », quelque chose comme ça. Guy Ourisson faisait partie de cette équipe ainsi que Ricardo Petrella. Quand il fallut se retirer, Ricardo me propose de partir avec lui à moto. Il me propose même une moto pendant qu’il enfourche la sienne et je me dis que c’est assez étrange : comment a-t-il pu venir avec deux motos en même temps ? Je suis perplexe, mais j’enfourche quand même l’engin qu’il me propose et nous démarrons tous les deux avec des accélérations foudroyantes. Il traverse les portes même quand elles sont fermées, faisant ainsi beaucoup de dégâts. Je réussis à le dépasser. Je roule très vite et la vitesse me grise.
À la suite de ce rêve j’ai eu une insomnie et je me suis mis à penser à une alternative à l’école traditionnelle. Je me disais que ce qu’il y a de plus éprouvant pour les élèves, c’est leur absence de toute maîtrise du temps, en raison des programmes qui découpent les journées et les semaines selon des grilles horaires très rigides : une heure de géographie, suivie d’une heure ou deux de mathématiques, après quoi, on fait deux heures de français, puis une heure de chimie, etc. Je me disais donc : pourquoi ne pas laisser les élèves choisir la matière dans laquelle ils désireraient apprendre quelque chose ? Les profs offriraient des enseignements variés et les élèves iraient dans les matières qui les intéressent le plus. Librement. Et autant qu’ils le souhaiteraient. Pas mal, non ?
vendredi 22 octobre 2021
Exode
Mon voyage de retour à Lisbonne en avion de la TAP, s’est déroulé sans encombre. Pour aller de chez mon fils à l’aéroport, ce dernier m’a vivement conseillé de prendre un scooter jusqu’à Denfert-Rochereau et, de là, prendre l’autobus jusqu’à Orly. J’ai eu beaucoup de mal à trouver le scooter électrique Cooltra que j’avais réservé en ligne et entretemps, il s’était mis à pleuvoir. Je suis arrivé trempé devant le bus. Je n’étais pas très sûr au guidon de ce scooter électrique. Dieu merci, il ne m’est rien arrivé. J’ai retrouvé Lisbonne avec joie. Il faisait chaud.
Je viens de terminer le livre de Pierre Lemaître qui raconte l’exode des Parisiens en 1940 devant l’avancée de l’armée allemande. J’ai repensé à ma mère qui avait vécu des événements analogues —l’exode depuis la Belgique— avec ses deux premiers fils dont le second, Jean-Pierre, ne devait avoir que quelques mois. Je n’étais pas encore né. Les descriptions de Pierre Lemaître démontrent à quel point cette fuite devant la Wehrmacht a du être éprouvante pour les familles.
jeudi 21 octobre 2021
Rencontres
Finalement, j’ai vu Charlotte avant d’aller chez Claude. Elle avait terminé sa journée de travail un peu plus tôt et nous sommes allés ensemble chez Muriel, son ancienne patronne, tout près de chez elle. J’ai trouvé Muriel très sympathique bien que ce ne devait pas être une femme commode. Manifestement très exigeante et dure au travail. Elle a fait cadeau d’une belle plante verte à Charlotte et je lui acheté un joli bouquet pour Claude. J’ai quitté Charlotte à la station de Censier-Daubenton, le cœur serré car, en principe, je ne la reverrai pas avant Noël. Or Noël, c’est encore bien loin. Elle pourra peut-être venir pour un long week end entre-temps.
Avant de voir Charlotte j’ai passé un long moment avec Francine Z., qui, ayant lu mon blog, a appris que j’étais à Paris et à qui j’ai alors fixé rendez-vous, juste après avoir déjeuné avec Richard et Pascaline. Francine et moi avons bu une bouteille d’eau minérale en terrasse en évoquant quelques souvenirs du passé. Elle est en train de faire un livre pour Flammarion avec les photos de son amie artiste. Je me réjouis de voir le résultat. En tout cas elle est très active et cela m’a fait très plaisir de discuter assez longtemps avec elle sur cette terrasse de l’avenue de France.
Avec Richard et Pascaline, le déjeuner a été très animé. Pascaline a lu très sérieusement notre Destructionnaire et, bien sûr, quoique d’accord sur beaucoup des points que nous soulevons sur les problèmes actuels de l’école, elle veut continuer à croire qu’il est possible de réformer le système détestable que nous infligeons à tous les enfants de France. Richard nous invite, Pascaline et moi, à écrire un manifeste un peu du genre de celui des femmes qui a déclenché la révision des lois sur l’avortement. J’ai proposé à Pascaline et Richard de venir à Luxembourg entre le 5 et le 8 décembre, pour faire connaissance avec le Lycée et Jeannot. Elle doit me dire bientôt si, de son côté, elle peut se libérer pour un jour ou deux à ce moment-là. Notre discussion a été très animée.
Richard, avec lequel je suis resté après le déjeuner pour siroter ensemble un cognac, est très affecté par le fait que la maison qu’il voulait acheter en Italie, risque fort de lui échapper. Décidément, Richard n’a pas de chance avec l’immobilier. J’espère quand même qu’il pourra trouver la maison idéale.
En tout, hier, j’ai marché sur une distance de 8 km, et la veille j’avais parcouru 10 km dans les rues de Paris et monté l’équivalent de 18 étages.